<617>

Mon petit corps de Trachenberg a tiré la victoire, pour faire accroire aux Russes que vous avez battu Daun.1

J'ai déclaré lieutenant-colonel le major de Lossow, et je vous prie de faire des compliments de ma part à tous les généraux et officiers qui se sont si bien comportés et distingués, comme vous me le marquez, en les assurant que je n'en perdrais pas la mémoire et que je me réservais de les récompenser. Au reste, j'ai donné ordre au colonel de Krusemarck de vous envoyer cinq croix de l'Ordre pour le mérite, que vous donnerez, à votre gré, aux officiers de la cavalerie que vous jugerez en devoir revêtir.

Je déclare Gersdorff général-major, et je vous félicite des exploits qui vous couvrent de gloire. Tout, mon cher frère, ne réussit jamais selon nos vœux, et surtout dans la guerre on remarque que la Fortune s'attribue un empire que la prévoyance et la valeur ne saurait lui arracher.

Je commence à me remettre; je volerai à vous sur les ailes de l'amour de la patrie et du devoir; mais vous ne verrez arriver qu'un squelette rempli de bonne volonté. Mon âme fera aller mon corps cacochyme et faible; toutefois je ferai tout ce que le peu de forces que j'ai, me permettront d'entreprendre. Vous recevrez encore une lettre avant mon arrivée.

L'avant-garde de Hülsen est aujourd'hui à Spremberg; dans quatre jours il sera à une marche de Torgau. Je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz ( „Je déclare etc.“ ) eigenhändig.


11562. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Glogau, 2 novembre 1759.

Votre rapport du 28 d'octobre dernier m'est bien entré. Vous aurez sans doute entendu les bonnes nouvelles qui nous sont arrivées de Saxe.2 Le départ des Russes m'a donné la liberté de faire mon détachement.3 Il sera aujourd'hui au delà de Muskau et en trois jours aux environs de Torgau, de sorte que les affaires de Saxe pourraient bien prendre une bonne tournure.

Je ne puis ni ressusciter les morts ni rendre les fous raisonnables; ainsi tout ce que vous m'écrivez du Landgrave et de son fils, sont des choses très inutiles.4 Si vous croyez qu'une lettre de ma part, pleine



1 Vergl. Nr. 11560.

2 Vergl. Nr. 11561.

3 Unter Hülsen.

4 Finckenstein hatte berichtet, dass der Zustand des Landgrafen von Hessen ein hoffnungsloser sei und der Erbprinz nur den Tod seines Vaters erwarte, um den König zu bitten in sein Land zurückkehren zu dürfen. (Vergl. S. 609.) Der hessische General Donop glaube, das einzige Mittel, den Prinzen von nachtheiligen Maassnahmen abzuhatten, würde sein, dass der König, vor dem der Erbprinz grosse Furcht habe, ihm eintretenden Falls ein Schreiben übersende, „en lui donnant avec bonté et amitié Ses conseils sur le système qu'il doit suivre“ .