10898. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Landshut,] 25 avril [1759].

J'ai reçu votre réponse, mon cher ami. Depuis que je vous ai écrit, les choses ont changé, en ce que Beck, qui était à Bergicht et à Braunau, est marché en hâte vers Prague avec son corps;188-1 de sorte qu'il ne se trouve que peu de troupes dans ces environs. Cependant, si nous tournons Braunau, Politz et Nachod, nous obligeons Laudon à faire de grands mouvements, et peut-être le rejetterons-nous en arrière; après quoi nous sommes maîtres de nous en retourner.

Si vous m'amenez 3 bataillons, 2 de Mosel et un encore, ce sera autant qu'il en faudra; j'en ai 4 à Frankenstein, 4 à Wartha, Arnheim<189> à Glatz; voilà tout ce qu'il faut avec encore le Noble. Le régiment de dragons de Württemberg et 5 escadrons de Möhring pourront vous joindre.

A présent, il est impossible de passer par les chemins de Giersdorf et de Tannhausen;189-1 mais dans sept ou huit jours ils se remettront. Je suis d'opinion alors que, si vous envoyez 2 bataillons contre Braunau, tandis que nous viendrons par Saint-Jean,189-2 cela sera suffisant pour chasser un millier de pandours, et que vous marchiez droit sur Nachod; ceux de Braunau tourneront alors le poste de Bergicht et pourront aller jusqu'à Politz. Cela nous procurera des prisonniers et attirera l'attention de l'ennemi vers ces côtés-ci, tandis que mon frère battra les troupes de l'Empire.

On a pris et ruiné en Bohême des magasins de toute espèce pour fournir 7 mois à une armée de 50000 hommes.

Treskow pourra vous remplacer pendant votre expédition, et, cela fait, nous nous tiendrons tranquilles et attendrons l'évènement.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Votre artillerie, mon cher, doit être de 30 canons de 12 livres et 2 haubitz. Il y a encore 10 haubitz à Glatz; faites-en transporter quelques-unes à Neisse, pour les avoir sous votre main en cas de besoin.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.



188-1 An d'O hatte der König am 25. geschrieben, der General Beck solle nach Königgrätz zurückgekehrt sein, oder, wie andere sagen, nach Prag, was jedoch nicht richtig scheine. Sicher sei, dass der grösste Theil der feindlichen Truppen von Braunau fortgezogen sei, and dass in Bergicht, „où ils ont, pour ainsi dire, un retranchement“ , nicht mehr als ungefähr 1200 Panduren sich befänden. Auf einem Berichte Zieten's, Rudelstadt 23. April, finden sich die Weisungen zur Antwort : „Lossow über Greifenberg, Böhmisch-Friedland Patrouillen than“ , „wird erfahren, ob Daun, Harsch, Beck marschiren, und wohin: das will wissen“ ; auf einem zweiten Berichte vom 23.: „Sehr nöthig zu wissen, was auf der Seite in Böhmen und gegen der Lausnitz passiret“ ; auf einem Bericht vom 25. (der Antwort auf die obige erste königl. Weisung): „Wo was marschirt wäre, müsste gegen Leutmferitz] oder gegen Prag marschirt sein. So viel sehe man wohl, dass alle in Bredouille und grosser Confusion wären.“

189-1 Beide Orte südöstl. von Waldenburg.

189-2 Es ist wohl Johannesberg an der preussisch-österreichischen Grenze, zwischen Giersdorf und Braunau, gemeint.