11071. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Reich-Hennersdorf,] 10 [juin 1759].

Je vous envoie, mon cher, le changement des colonnes, qui devient possible, pareeque je fais accommoder le chemin de Fellhammer,311-3 qui sera prêt à ce soir.

On nous a reconnus avant-hier, mais on n'a rien vu ni pu apercevoir qu'un bout de montagne avec peu de tentes, ce qui n'a pas peu embarrassé ces messieurs. Laudon a été mandé à Schurz, il y a été hier, on y a tenu conseil. Jusqu'à présent la grande armée reste immobile; il faudra bien, mal gré ou bon gré, que l'homme à toque bénite fasse quelque chose. J'attends tranquillement ce qu'il lui plaira de résoudre, pour prendre mon parti en conséquence.

Je me sers de toutes les ruses et stratagèmes pour avoir des nouvelles, et, en combinant tout, je devine par-ci par-là quelque chose.<312> Notre incertitude ne durera pas longtemps, et dès que les armées se mettront à agir, il faudra bien en découdre, ce qui donnera bientôt jour aux affaires.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.312-1

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.



311-3 Südwest!, von Waldenburg.

312-1 Dem Minister von Schlabrendorff schreibt der König am 10. Juni, es sei noch nicht nöthig, „die Kassen aus Glogau zu salviren, weil der Orten wohl noch nichts passiren und keine Gefahr sein wird“ .— Einschreiben vom 10. Juni an Voltaire siehe in den Œuvres Bd. 23, S. 50.