<358> grand embarras présent, soit par une diversion des Turcs, soit par quelque autre évènement avantageux, je lui renverrai non seulement les 10 escadrons de dragons en question, mais plus encore dont je ne saurais pas me priver dans le grand embarras où je me trouve actuellement à présent.

Vous parlerez de ce que dessus à ce sujet à M. Pitt et aux autres ministres, qui alors ne manqueront pas d'envisager la proportion des troupes de l'un et l'autre côté.

Federic.

Nach dem Concept.


12092. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Au camp de Meissen, 19 mai 1760.]1

Chiffre!

J'ai reçu, il y a deux jours, un courrier de Constantinople.2 Selon le contenu de la dépêche, je dois me persuader que le traité est signé et, par conséquent, la diversion certaine; mais je ne saurais répondre de quinze jours de plus ou moins, ainsi qu'en mettant les choses au pire, cela pourrait traîner jusques au 15 de juin, et je crois que nous pourrons fort bien nous soutenir jusqu'alors sans grande perte.

Lacy ne saurait m'empêcher de détacher en Lusace; son corps consiste en 6 bataillons, 4000 croates, 4 régiments de dragons saxons et un régiment de hussards. Il s'est retiré à Neudorf3 sous le canon de Dresde, et dans l'armée de Daun je remarque beaucoup d'incertitude, dont je ne saurais vous rendre raison.

Les Anglais ont fortifié l'armée du prince Ferdinand de 6000 hommes; cela donne une grande matière de réflexion aux Autrichiens, et si la levée de bouclier des Turcs s'y joint, ils seront totalement déconcertés.

Vous verrez par les nouvelles des Russes que je vous ai communiquées aujourd'hui,4 que leurs manœuvres désignent plutôt une défensive qu'une offensive; il faut à présent attendre de huit jours en huit jours que les choses s'éclairciront; il faudra faire la guerre à l'œil et selon que les évènements nous en donneront les moyens. J'ai peu de confiance jusqu'ici aux promesses des Danois,5 cependant, si les Turcs commencent, cela pourra les encourager. Je ne perds point espérance après les dernières nouvelles que j'ai reçues, et je crois que notre crise



1 Das Datum nach der Ausfertigung.

2 Vergl. Nr. 12088.

3 Vorort, nördl. von Dresden.

4 Mit einem vorangehenden Schreiben vom 19. werden dem Prinzen (nicht mehr vorliegende) Nachrichten aus Preussen und aus Petersburg, sowie ein Bericht des Generals Treskow übersandt und hinzugefügt: „Autant que je comprends par ces nouvelles, je ne saurais envisager jusqu'à présent les arrangements que les Russes font, que pour défensifs plutôt que pour offensifs.“

5 Vergl. S. 345.