11771. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

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Finckenstein berichtet, Berlin 19. Januar, der holländische Gesandte Vereist habe ihm mitgetheilt, „que ses dernières lettres confirmaient que le besoin et le désir de la paix était si grand en France que, si cette couronne ne voyait pas jour à faire quelque chose avec l'Angleterre seule, elle se retournerait d'un autre côté et s'adresserait à Votre Majesté pour parvenir à son but.“

Finckenstein berichtet ferner, auf Grund eines Briefes von Münchhausen, d. d. Hannover 13. Januar, dass Laudon Cantonnementsquarliere in Böhmen an der Grenze von Sachsen beziehen wolle, „afin de couvrir la Bohême de ce côté-là et seconder lui-même les opérations du

Freiberg, 21 janvier 1760.

Je vous remercie des nouvelles dont vous m'avez rendu compte par votre lettre du 19 que je viens de recevoir. Tout ce qu'il y a des avis du grand besoin que la France a de la paix, et de son désir pour y parvenir, est fort bien; mais nous n'en saurions rien conclure encore avec certitude. Je compte pour absolument impossible que la France saurait faire sa paix séparée avec l'Angleterre seule; mais ce sera une autre question si la France veut

maréchal Daun, lorsque la saison permettra de les recommencer.“ „Ce ministre me mande aussi que la cour de Vienne tâche de donner les couleurs les plus odieuses à la déclaration faite à La Haye,36-1 en l'attribuant à l'impuissance de continuer la guerre, et il croit que la Suède, qui doit être très piquée de ce que cette déclaration n'a pas été faite à son ministre, lui fournira un prétexte nouveau pour différer sa réponse.“

se concerter préalablement sur les préliminaires de paix qui en suite sauraient servir de base pour le reste. Je ne crois point faisable que la France voudrait s'adresser à moi pour parvenir à la paix. De quelle façon voudrait-elle faire une paix séparée avec moi ? ce que je tiens pour impossible. Au surplus, j'ai fait jusques ici tout ce qui a dépendu de moi pour faciliter et procurer une pacification avec la France. A présent, il faut abandonner le reste aux évènements et voir ce qu'il en arrivera. Il serait bien désirable que les puissances belligérantes commençassent seulement à parler et à s'expliquer; alors on saurait en conclure ce qu'il en arrivera.

Ne croyez pas que le plus grand embarras sera de composer les différends des affaires de mer entre les Français et les Anglais. On en conviendra aisément; mais les grandes pierres d'achoppement seront les nouvelles possessions dans les Pays-Bas autrichiens que les Français demanderont, et, si l'Angleterre n'y voudra pas consentir, je doute qu'on obtiendra la moindre chose de la France. Ce ne sont, cependant, que mes conjectures. Mais, si heureusement les Français n'insistent pas sur des cessions en Flandre ou en Brabant, alors j'envisage la paix autant que faite et conclue.

Les nouvelles que le baron Münchhausen vous a écrites relativement au corps de Laudon en Bohême,36-2 sont justes et exactement vraies. J'avoue que, quand je pense à la campagne future, j'en frissonne, à moins que la France ne fasse la paix. Car alors, quand même les autres rechigneront encore, j'espère que nous soutiendrons bien nos affaires contre eux; mais, s'il n'y aura pas moyen d'en détacher la France, alors je crois que vous serez obligé de penser à temps à votre retour à Magdeburg.

Pour ce qui regarde les Suédois, je ne comprends en aucune manière que ces gens sauraient mettre aucun empêchement ou obstacle à la paix, du moins je n'en crois rien.

Federic.

Nach der Ausfertigung.

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36-1 Vergl. S. 11.

36-2 Eichel schreibt, Freiberg 20. Januar, über den Marsch Laudons aus Böhmen nach Mähren an den Minister Finckenstein: „Es ergiebet sich nunmehro aber, dass diese Bewegung eigentlich nur ein terreur panique gewesen, so man in Wien über die Ankunft derer hierher gekommenen alliirten Truppen gefasset, da man geglaubet oder besorget hat, des Königs Majestät würden Sich deren bedienen, um in Böhmen einzubrechen, wovon man doch jetzo [desjabusiret zu sein scheinet, weil verschiedenes von dem Laudon'schen Corps zurückgegangen, das übrige, in circa 15000 Mann stark, aber sich längst der böhmischen Grenze extendiret und zu deren Defension eine Chaîne über Brüx, Kommotau und so weiter gezogen hat.“