<179> véritable ami; c'est pourquoi je vous prie de ne pas vous impatienter du tout, quand je vous presse sur une affaire qui vous regarde également pour le bien des affaires générales. Voici en peu de mots les raisons que je vous prie de peser vous-même dans une assiette tranquille d'esprit, si elles sont fondées ou non.

Prim : la légèreté d'esprit et l'humeur changeante du landgrave de Hesse-Cassel à laquelle l'on peut à peine se fier, quand les affaires prospèrent, et d'autant moins du jour au lendemain, qu'il voit son pays envahi et occupé des Français, qui avec tout cela ne laissent pas de le solliciter au changement de système, en lui promettant monts et merveilles. Cette seule raison devrait être déjà suffisante à Votre Altesse, pour faire tous les effo'rts à dégager le pays des Français.

En second lieu, parcequ'on m'a mandé d'Angleterre1 qu'on y penchait assez pour entrer en négociation sur la paix à faire avec la France. Il est hors de toute contradiction que rien ne saurait être plus désavantageux pour une pareille négociation que si l'armée française restait dans une position aussi avantageuse que celle où elle se trouve à présent vis-à-vis de vous.

En troisième lieu, que, plus que vous différez votre entreprise, plus les Français se fortifieront dans leur position et augmenteront les obstacles, en sorte qu'à la fin vous ne pourrez plus surmonter ceux-ci.

La quatrième raison, qui l'emporte sur toutes les précédentes, est que je tiens votre position présente très mal et mauvaise2 à tous égards, et que, si vous ne rejetez pas pendant cet hiver les Français du pays de Hanovre et de celui de Hesse-Cassel, votre campagne future doit être horrible et très mauvaise.

Sur ce que vous me dites des mauvais et impraticables chemins, je vous réponds et vous prie d'y faire vos réflexions que, s'il est possible aux Français de marcher à Duderstadt avec 15000 hommes et de l'artillerie pesante, je ne saurais assez comprendre les obstacles qui ne vous permettent pas d'avancer là avec un pareil corps de vos troupes. Ce que vous dites des ministres de Hanovre et des lenteurs qu'ils mettent dans l'exécution de vos ordres par rapport à l'assemblée de vos magasins et des corvées à cet usage,3 sera, selon moi, aisément à corriger et à redresser, quand vous en porterez vos plaintes en Angleterre et les mettrez en tout son jour avec les suites fâcheuses qui en résultent; et je suis fermement persuadé qu'alors on donnera là des ordres aussi précis et positifs aux ministres de Hanovre, pour les rectifier en sorte



1 Bericht der preussischen Gesandten, d. d. London 23. December 1760. Vergl. Nr. 12620.

2 So.

3 Auf einem Schreiben an den Generallieutenant von Wedell in Berlin, d. d. Leipzig 5. Januar, in welchem der General den Auftrag erhält, für den Transport von Geschützen mit Bespannung aus Berlin zur Armee zu sorgen, findet sich der eigenhändige Zusatz: „Ich bitte Ihm, nehme Er sich doch alldort der Sachen an, dann es ist kein vernünftiger Mensch, dem ich sie dorten anvertrauen kann.“ [Wedellsches Familienarchiv zu Ludwigsdorf i. Schl.]