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Mais comme vous voulez me rappeler tout ce [que] vous croyez se trouver dispersé dans vos rapports précédents, je suis bien aise de vous faire observer à mon tour que c'est vous qui m'avertissiez les premiers par votre dépêche du 2 et du 5 du décembre dernier qu'il était réellement impossible à l'Angleterre de continuer la guerre dans la même étendue qu'elle l'avait soutenue jusque là, que les ministres étaient fermement résolus de s'occuper sérieusement cet hiver du rétablissement de la paix, et que je n'avais qu'à prendre mes mesures là-dessus pour en retirer tous les avantages possibles, dans le cas d'une paix séparée entre l'Angleterre et la France. Vous avez été même les premiers qui m'ont inspiré l'idée que l'Angleterre saurait bien me donner une armée de troupes alliées en Allemagne, si j'userais de la complaisance à permettre que l'Angleterre fasse sa paix séparée avec la France sans mon inclusion expresse. Voilà sur quoi j'ai fait toutes ces avances à présent en question, et que j'y ai apporté toutes les facilités possibles.1

Par tout ceci j'ai bien voulu consentir que l'Angleterre puisse faire séparément sa paix avec la France, mais non pas qu'elle m'abandonnât, en me donnant une somme d'argent en bloc, mais laissant à mes soins de chercher des troupes suffisantes pour soutenir tout le fardeau de guerre qui tombera tout seul sur moi, après que l'Angleterre en aura retiré son épingle, ce qui sûrement me ruinerait. Il faut que je vous fasse une autre réflexion encore à ce sujet pour votre considération et votre direction : c'est, quand même l'Angleterre aura fait sa paix avec la France, elle ne sera pas sortie pour cela de toute guerre en Allemagne, vu qu'il lui restera celle avec les Autrichiens, où elle se trouve compliquée d'une certaine façon encore, et où elle aura sûrement à craindre que la cour de Vienne lui jouera de très mauvais tours par rapport au Hanovre et aux possessions du roi d'Angleterre en Allemagne, à moins que l'Angleterre n'entretiendra là un corps suffisant des troupes pour les défendre.

Ces sont toutes ces raisons susdites pourquoi, à vous l'avouer franchement, je ne saurais avoir encore une idée juste et nette des intentions du ministère anglais à mon égard et du système qu'il voudra adopter en cas que l'Angleterre fera séparément sa paix avec la France et sans mon inclusion; de sorte qu'il faut que je vous demande encore des éclaircissements là-dessus, après que vous y aurez mûrement et sagement pensé . . .

Federic.

Nach dem Concept.



1 Ein Bericht Mitchells an Holdernesse, d. d, Leipzig 11. März, über eine die neue Convention mit England betreffende Unterredung, welche am Tage zuvor zwischen ihm und dem Könige stattgefunden hatte, ist von Schäfer, a. a. O. Bd. II, Abth. 2, S. 731—733 veröffentlicht worden.