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Pour des nouvelles, celles que je peux vous dire en peu de mots, c'est que le comte de la Lippe assiège Cassel, qu'il a presque éteint le feu des ennemis, et qu'il croit prendre en peu de jours 15 bataillons et le Broglie, ci-devant ambassadeur, qui les commande. Schenckendorff a chassé les Cercles de Schætz,1 pour les amuser et empêcher Hadik d'agir sur les flancs du prince Ferdinand. Les officiers autrichiens n'ont point reçu de paye depuis deux mois; l'armée manque de recrues et la cavalerie de chevaux. Faute d'argent, les hussards sont payés en monnaie de cuivre, j'en ai vu; cela les fait déserter par bande. Les magasins de Dresde, d'Aussig et Lobositz ont été emportés par l'Elbe lors de ces grandes crues,2 de sorte que nos ennemis en sont aux expédients.

Mes levées vont à merveille; ma nouvelle cavalerie sera en état d'opérer le 1er d'avril, et je pense que les 8 bataillons francs seront prêts à entrer en campagne un mois plus tard. J'ai fait le tour des régiments en passant par Chemnitz,3 et je dois vous dire à mon grand contentement que nous sommes cent fois mieux qu'on ne saurait se l'imaginer. B me manque encore 1600 hommes en tout à l'armée de Saxe;4 j'espère de les trouver, dussé-je les tirer des entrailles de la terre. Nos magasins sont presque achevés, les régiments exercent.

D'ailleurs, nous sommes avec les Autrichiens sur un ton de politesse et de bon procédé dont je n'ai point vu d'exemple durant toute la guerre. J'ai passé à Lichtenwalde5 chez la comtesse Watzdorf; elle a beaucoup parlé de vous, elle vous aurait volontiers fait faire des compliments, je vous les fais en son nom.

Je suis ici en vedette, pour examiner d'où le vent vient et quand il faudra assembler les troupes, et je me souviens du proverbe de l'empereur Auguste: Festina lente!

Adieu, mon cher frère, je souhaite d'avoir bientôt de vos nouvelles, en vous assurant de l'estime avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


12749. AN DEN GENERALLIEUTENANT PRINZ FRIEDRICH EUGEN VON WÜRTTEMBERG.

Meissen, 21. März6 1761.

Der König dankt für die Mittheilung eines Briefes.

Es ist auch sehr zu präsumiren, dass nach der Declaration, welche die französischen Ministres sowohl zu Stockholm, als in Petersburg und zu Wien gethan, dass es die Gageure mit dem jetzigen Kriege



1 So; wohl statt Schleiz.

2 Vergl. S. 269.

3 Vergl. S. 270. 280.

4 Vergl. S. 272.

5 Nordöstl. von Chemnitz.

6 Vom 21. März ein Schreiben an d'Argens in den Œuvres, Bd. 19, S. 213.