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Je compte de marcher auxe nvirons de Gœrlitz, autant que l'ennemi ne se remuera pas, pour observer en même temps Laudon, Daun et les Russes. Je tâcherai d'éviter tous les hasards, à moins que l'ennemi ne me force de commettre mes forces avec les siennes.

Selon les nouvelles que je tiens de bon lieu, 10 régiments d'infanterie des Autrichiens ont ordre de se préparer à marcher. Ces régiments, au cas qu'on les envoie à Laudon, comme il paraît que c'est leur destination, ne pourront marcher que par la Bohême vers Braunau, pour se joindre au corps qu'ils doivent fortifier ; ils ne pourront me côtoyer, parcequ'ils sont trop faibles, et ils ne trouveraient dans cette traversée de la Silésie ni vivres ni fourrages. Je ne vous demande aucun compte de ces gens-là.

Je joins ici votre ordre de bataille que vous pouvez changer selon le besoin.

Je vous destine proprement pour vous opposer au maréchal Daun et pour maintenir les affaires en Saxe sur le pied où elles y sont présentement.

Tant que Daun restera dans son camp de Plauen, votre besogne sera très facile; mais s'il se tourne avec le gros de son armée vers là Silésie, dans ce cas, je joins ici la section des troupes, le corps qu'il faudra laisser au général Hülsen; et comme, avec ce qui vous reste, vous seriez trop faible pour pouvoir lutter contre Daun, il faudra prendre le chemin de Sagan, gagner l'Oder et nous joindre alors, où et selon que les circonstances le permettront. Il n'y a rien de positif à dire sur ces choses, et la nature vous a donné tant d'esprit et de bon sens que vous saurez prendre vous-même vos partis, en optant entre les moyens qui vous sont libres d'employer.

Si le maréchal Daun reste dans son camp de Plauen, je ne crois pas que vous ayez de grands hasards à courir sur votre flanc droit, mais bien sur les démonstrations que l'ennemi peut faire en Lusace, soit pour vous donner des jalousies pour Torgau, soit en faisant soupçonner qu'il veut intenter quelque incursion dans la Marche, dont cependant je doute beaucoup.

Comme la suspension d'armes va avoir incessamment lieu entre les Anglais et les Français, vous n'aurez rien à appréhender du côté du Halberstadt, et je joins ici en extrait ce qu'il faudra observer à l'égard du prince Ferdinand à la publication de la trêve, ainsi que ce qui a été négocié avec les Anglais, au cas qu'ils fassent leur paix particulière avec la France, et que la guerre continuât entre nous et les Autrichiens. Le corps de troupes qu'on nous donnera en ce cas, ne peut opérer une diversion plus favorable que du côté d'Eger; c'est sur quoi il faudra insister, si le cas a lieu.

Le comte de Finck a ordre de vous communiquer la substance des nouvelles politiques, par lesquelles vous jugerez lorsqu'il sera temps d'agir du côté du prince Ferdinand.