13179. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Bunzelwitz, 25 septembre 1761.]625-4

Vous aurez vu par ma lettre précédente625-5 tous les succès de Platen contre les magasins et troupes russes de la Pologne. Hier, Buturlin et toute son armée sont arrivés à Posen, où ils séjournent aujourd'hui, accablés de fatigues, ayant fait 5 marches consécutives. Il faut qu'ils retournent à la Vistule, faute de subsistance. Platen est à Landsberg. Je lui ai écrit,625-6 vu les nouvelles que je viens de recevoir de Colberg, qu'à présent le soin le plus important était d'obliger Rumänzow de se retirer de la Poméranie, et il y marchera dans quelques jours.

Pour moi, des raisons que je vous expliquerai un jour, me font<626> marcher à Neisse, où,626-1 après la campagne achevée, je passerai par ici pour aller tout droit en Saxe. Il est impossible de nourrir dans ce pays la cavalerie et de faire des magasins pour l'été prochain; il faut que je cherche en Saxe de l'argent, des recrues et des magasins, que je n'aurai pas, si je n'y suis moi-même; et, de plus, mon armée, prenant l'Erzgebirge et la Thuringe, épaulera les quartiers du prince Ferdinand et ne sera pas inutile à la cause commune pendant l'hiver. Quant à ma marche et la route que je prendrai, je me réserve de vous en écrire, quand nous aurons fini notre campagne; car tout ce que j'en dis à présent, ne se réduit qu'à des mesures provisionnelles à prendre. En quelque endroit que je passe l'Elbe, je viendrai chez vous à Meissen, où vous me comprendrez mieux dans une demi-heure que je ne pourrais m'expliquer dans 20 lettres.

Pour cette année, il ne sera question d'aucun siège, mais il faudra tout préparer pour la future. Vous pouvez donc à présent être hors d'inquiétude d'irruptions de la part des Russes. J'espère de même que lès affaires de Poméranie vont prendre un tour plus avantageux, et, quant à moi, je serai si bien sur mes gardes que je me flatte de finir la campagne heureusement, et qu'aux approches de novembre nous nous retrouverons dans la même situation où nous avons été l'année précédente: ce qui est tout ce qu'on peut souhaiter de mieux, vu l'état des choses.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.



625-4 Das Datum nach der Ausfertigung.

625-5 Nr. 13176.

625-6 Vergl. Nr. 13178.

626-1 So; statt „d'où“ .