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1496. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A FRANCFORT-SUR-LE-MAIN.

Potsdam, 6 juillet 1744.

J'ai bien reçu la relation que vous m'avez faite en date du 30 du mois passé. J'attends avec impatience votre réponse sur la dépêche que je vous ai faite en date du 29 dudit mois,1 pour savoir si je puis vous envoyer par quelque exprès les ratifications sur l'article de l'invitation de la France, que j'ai signé le 16 juin, sans avoir à craindre qu'il soit intercepté par quelque parti autrichien. L'état de tristesse et de dés espoir qui travaille l'Empereur, me fait véritablement de la peine; mais pourvu qu'il ne s'impatiente pas, j'espère que son heure viendra bientôt.

Le sentiment du sieur de Chavigny, touchant la manière à se conduire avec l'électeur de Cologne, m'a bien plu, et je suis fort disposé à croire qu'on gagnera peut-être plus avec lui, en lui témoignant quelque indifférence, que si on le recherche avec empressement.

Comme le temps approche de plus en plus où j'espère lever le bouclier, et qu'il est nécessaire de régler mon traité secret avec l'Empereur, touchant nos convenances, mon intention est que vous couchiez ce traité selon le projet que je vous ai renvoyé avec ma dépêche du 26 du mois passé, afin qu'il puisse être signé et ratifié, et je vous enverrai les pleins-pouvoirs nécessaires à cela par le courrier qui sera chargé de la ratification de l'article secret. Aussi sera-t-il temps présentement de se concerter sur la manière qu'on doit publier et communiquer ledit récez d'union. Vous exécuterez au pied de la lettre ce que je vous ai ordonné par rapport aux lettres réquisitoriales de l'Empereur au roi de Pologne et à la régence de Dresde, pour les avoir à temps. Vous observerez précisément sur ce sujet

1° Que mes troupes y soient nommées auxiliaires de l'Empereur;

2° Que vous les couchiez vous-même par écrit et les fassiez signer de l'Empereur, sans qu'il en transpire la moindre chose à qui que ce soit.

P. S.

Ayant reçu de mon ministre en Russie, le baron de Mardefeld, un extrait, concernant la famille et les titres du sieur de Woronzow, je vous l'adresse ci-clos, pour en faire l'usage convenable. On me mande que le dessin des armes qu'il souhaite d'avoir dans le diplome de comte du Saint-Empire, suivra bientôt. Quant au voyage que le sieur de Chavigny médite de faire à Berlin, vous lui direz, s'il vous en parle, qu'il sera le bienvenu ; mais, comme son arrivée à Berlin donnerait de grands soupçons aux autres ministres étrangers, s'il y venait d'abord, et causerait des éclats nuisibles à mes opérations à faire, je souhaiterais qu'il n'y arrivât qu'à la fin de ce mois ou au commencement du mois d'août.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Enthält ausser obiger Anfrage nur Wiederholungen.