<278>pour ce à quoi elles sont destinées. Il serait à. souhaiter que la France résolût de nommer un commissaire à qui l'argent qu'elle fournit à l'Empereur, fût payé, et qui eût soin que ces sommes ne fussent employées à autre usage qu'à celui pour lequel elles sont proprement destinées. Je suis bien aise que la cour impériale ait d'abord déclaré le prétendu article secret du traité de l'Union1 faux de toute fausseté. Il me semble qu'après cela cette cour devrait se servir des conjonctures présentes pour insister absolument que la fameuse protestation de la reine de Hongrie2 fût déclarée pro non dictata; ce que vous ne manquerez pas de leur insinuer. Outre cela, vous devez continuer sans relâche d'insister fortement qu'on agisse avec vigueur et qu'on remplisse fidèlement les engagements à tous égards, soit en argent, soit en opérations, sur quoi vous continuerez votre correspondance avec le maréchal Schmettau. Je travaille présentement à attirer les Saxons dans notre parti, et j'espère beaucoup d'y réussir, pourvu que l'Empereur se prête à ce qui est raisonnable, ce que je vous dis pourtant sous le sceau de secret. Ce qui est des armes du comte Woronzow,3 je me remets simplement sur ce qui plaira à la cour impériale d'en faire. Au reste, il n'y a nulle difficulté, jusqu'à présent, que vous ne puissiez m'envoyer vos courriers et estaffettes en droiture par la Saxe. J'attends vos nouvelles le plus souvent qu'il sera possible.

Federic.

Nach dem Concept.


1577. AU DUC RÉGNANT DE WURTEMBERG A STUTTGART.

Camp devant Prague, 12 septembre 1744.

Monsieur mon Cousin. Le major d'Uexküll, qui vient d'arriver ici, m'a bien rendu la lettre que Votre Altesse m'a écrite au sujet du campement que l'armée française sous les ordres du maréchal de Coigny a pris dans les pays de Votre Altesse. Elle peut être assurée que, loin que la France se soit concertée avec moi sur cet événement, que j'ai tout-à-fait ignoré, je ne le saurais infiniment approuver, n'ayant rien tant à cœur que la conservation et la tranquillité des États neutres de l'Empire dans les troubles présents. Mais si Votre Altesse veut réfléchir mûrement sur la conduite que Ses ministres ont tenue depuis quelque temps vers l'Empereur, comment ils l'ont négligé en toute occasion, et quelle partialité outrée ils ont fait paraître dans toutes les affaires où il s'est agi des intérêts du chef de l'Empire, Elle S'apercevra aisément de l'effet que tant de malin-vouloir de Ses ministres a pu faire sur l'esprit de ce Prince et sur la France son alliée. Votre Altesse conviendra, de plus, que ces procédés irréguliers, tout porté que je suis pour Ses intérêts, me mettent, quelque bien intentionné que je sois pour tout ce qui a du rapport à Ses intérêts, hors d'état de pouvoir m'intéresser avec succès



1 Vergl. Nr. 1563 S. 263.

2 Vergl. Bd. II, 438. 439.

3 Vergl. S. 200. 203.