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Quand le comte Wachtmeister sera arrivé à Berlin, on lui fera toutes les politesses possibles, et je lui parlerai moi-même; j'approuve fort que vous avez écrit au sieur Diestel qu'il doive agir confidemment avec ce comte. J'attends votre rapport, par le courrier que vous avez encore auprès de vous, de ce qui s'est passé à Riga.1 L'Impératrice a raison quand elle craint la mère, mais je suis persuadé qu'elle sauia prendre ses mesures là-dessus.

Je ne vous presse point sur l'ordre du 13 de janvier, et vous êtes le maître absolu d'en faire tel usage que vous trouverez convenable aux circonstances.

Au reste, vous devez contrecarrer de tout votre mieux pour que la cour de Saxe ne réussisse point de faire accéder l'Impératrice au traité que celle-là vient de conclure avec la reine de Hongrie. Il me semble qu'il est de la dernière impertinence d'en vouloir solliciter l'Impératrice dans la situation où elle est à présent avec cette Reine au sujet de l'affaire de Botta. Outre cela, je crains qu'il n'y ait dans ce traité quelque serpent caché sous l'herbe, par quelque article secret qui se fonde sur le traité que l'Angleterre et la reine de Hongrie ont conclu avec le roi de Sardaigne à Worms. Je vous adresse pour cela ci-clos l'article 2 et 13 de ce traité, dont je viens de recevoir une copie, et vous permets de le faire voir à nos amis, pour les convaincre de la duplicité et des finesses de la cour de Londres dans ses engagements, puisque ces articles sont, sinon tout-à-fait contraires, au moins fort équivoques à ce qu'on m'a promis par le traité de Breslau et par la garantie et l'alliance conclue avec moi à Westminster ; aussi tâcherez-vous d'en faire des insinuations convenables à Sa Majesté Impériale pour l'en prévenir avant que le nouveau envoyé d'Angleterre y arrive.

Federic.

Après avoir pensé mûrement sur ce que je viens de vous ordonner touchant les deux articles du traité de Worms, j'ai résolu que vous n'en devez encore parler ni en communiquer quelque chose à qui que ce soit, avant que vous n'ayez reçu mes ordres ultérieurs à ce sujet. Je vous adresse ci-clos la réponse à une lettre que la princesse de Zerbst m'a écrite de Memel.

Nach dem Concept.


1335. A LA PRINCESSE RÉGNANTE D'ANHALT-ZERBST.2

Potsdam, 11 février 1744.

Madame ma Cousine. Je ne saurais assez exprimer combien ma joie a été parfaite, lorsque j'ai appris par la lettre que je viens de recevoir



1 In Betreff der Familie Braunschweig.

2 Die Fürstin traf am 14. Februar in Petersburg ein und setzte am 17. die Reise nach Moskau fort, wo sie am 23. anlangte.