<30>de vous, Madame, que votre voyage jusqu'à Memel a été heureux, et que, nonobstant une saison si rude que celle où nous sommes, vous et la Princesse votre aimable et digne fille ont soutenu toutes ces fatigues avec un état parfait de santé ; aussi fais-je des vœux continuels pour que le Ciel veuille faire prospérer tout ce voyage, et espère d'en avoir bientôt des nouvelles agréables. J'apprends avec satisfaction que vous témoignez d'être contente des mesures que les miens ont prises pour exécuter mes ordres au sujet de votre voyage, et n'ai nul heu de douter que le sieur de Mardefeld ne s'acquittera avec soin de tout ce qui vous plaira de lui ordonner. La justice que vous voulez bien rendre à la sincérité avec laquelle je m'intéresse en tout ce qui regarde et vous et votre maison, m'a été fort sensible, et je vous prie d'être persuadée que je n'aurai jamais des occupations plus chères que lorsque je pourrai vous marquer les sentiments d'égard, d'amitié et d'estime avec lesquels je suis, Madame ma Cousine, votre très bon cousin

Federic.

Nach dem Concept.


1336. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRAEFFEN A FRANCFORT-SUR-LE-MAIN.

Klinggräffen berichtet, Frankfurt a. M. 4. Februar: „Chavigny est venu me voir, hier au matin ; il commença par me dire qu'il était muni de tout pour faire connaître par des réalités les bonnes dispositions de son maître à soutenir l'Empereur; que pour cet effet, il était chargé d'offrir des subsides à la Hesse .... qu'il en serait de même des troupes palatines. Il m'assura que la flotte de Toulon devait être sortie le 1er de ce mois, avec ordre de chercher les Anglais; que la flotte de Brest et celle de Rochefort étaient pareillement sur le point de lever ancre ; qu'elles étaient dans le meilleur état du monde; que les armées de France étaient de 330,000 hommes effectifs .... Qu'il n'ignorait point que Votre Majesté jusqu'à présent avait eu, avec raison, assez peu de contentement du ministère de France, que même le Roi son maître le savait, mais il ajouta que ce Prince, qui gouvernait par lui-même, donnerait des preuves convaincantes de sa fermeté et de sa solidité, ne souhaitant rien avec plus d'empressement que de mériter l'amitié de Votre Majesté . . . Après cet exposé, Chavigny entra plus en matière, et dit qu'ayant mûrement réfléchi sur le secours que Votre Majesté pourrait donner à l'Empereur et avancer

Potsdam, 11 février 1744.

Après avoir appris par votre dépêche en date du 4 de ce mois le retour du sieur de Chavigny, et de quelle manière il s'est expliqué envers vous sur les bonnes dispositions de sa cour pour soutenir l'Empereur, et sur les moyens qu'il croit les plus convenables pour parvenir à une paix honorable, je veux bien vous dire que mon intention est qu'aussitôt que l'occasion se présentera pour vous entretenir avec Chavigny, vous lui direz d'une manière polie, après l'avoir assuré des sentiments d'estime que j'ai pour lui, que je lui suis fort obligé des ouvertures qu'il voulait me faire, mais que je le prie de considérer que dans le temps où j'avais proposé à la France des projets aussi praticables qu'utiles, tant à la France qu'à l'Empereur, la cour de France les avait rejetés avec froideur; qu'après cela, depuis trois ou quatre