<378>intérêts réciproques, malgré tout ce qui s'est passé jusqu'ici, si on voulait s'expliquer confidemment de la part du roi de Pologne et de son ministère de quelle manière on pourrait trouver sa convenance réciproque, d'une façon qu'on ne demandât rien qui fût contre moi et mes véritables intérêts. Car vous comprenez bien que je ne pourrais jamais me résoudre de promettre de but en blanc que je ne m'opposerais pas à ce que la cour die Vienne a promis et stipulé à celle de Dresde, mais que je soutiendrais plutôt la dernière dans ces engagements. Il faudrait, pour faire une pareille démarche, que je fusse instruit auparavant en quoi consistent les conditions que la cour de Vienne a promises à celle de Saxe, et s'il n'y en a pas parmi qui sont à mes dépens, ou, du moins, diamétralement opposées à mes intérêts, comme j'ai grande raison de soupçonner, et je serais fort mal avisé de les approuver d'avance, sans savoir au juste de quoi il est question.

Je ne saurais vous cacher que je souhaiterais ardemment de regagner la cour de Dresde et la faire entrer dans mes idées. Je ne serai pas contraire non plus aux convenances qu'elle pourrait demander, mais il faut qu'elles ne soient ni à mes dépens ni contre mes intérêts, et qu'on s'explique sur ce qu'on souhaite d'avoir, et si on veut renouer avec moi en cas que je m'engage de les procurer au roi de Pologne, quand je saurai de quoi il est question.

Il faudrait manier tout cela fort habilement et laisser entrevoir que; si la Saxe ne prend pas ce parti-là, elle sera plantée à la paix générale, et qu'on ne s'arrêtera pas à ses convenances, si on peut régler le reste.

En cas que le roi de Pologne dût rester encore quelque temps à Varsovie, j'attendrai votre rapport détaillé sur tout cela, mais s'il part, vous n'avez qu'à vous congédier et retourner à votre poste à Königsberg, puisque, le comte de Beess se trouvant à Dresde, il ne sera pas nécessaire que vous y suiviez la cour.

Federic.

H. Comte de Podewils.

Nach der Ausfertigung.


1671. AU SECRÉTAIRE DE LÉGATION BECK A LA HAYE.

Berlin, 29 décembre 1744.

Tout ce que vous me mandez dans la dépêche du 22 courant, touchant les dispositions et les résolutions des États, me fait connaître suffisamment que le parti dominant parmi les régents de la République est constamment dans une trop grande dépendance de la cour britannique pour que l'on puisse se flatter que, sans l'aveu et le consentement de celle-ci, ils osassent faire la moindre démarche qui pût donner lieu à des ouvertures de paix ou en faciliter la négociation, de sorte qu'il me paraît inutile de les presser davantage là-dessus.

Cela ne vous empêchera pourtant pas, vous aussi bien que le comte de Podewils, dès qu'il se trouvera en état de continuer ses fonctions or-