<382>l'exagération, et que je comptais d'être à même d'ouvrir de bonne heure la campagne prochaine à la tête d'une armée de 120,000 combattants et de donner assez d'ouvrage à la cour de Vienne pour l'obliger à mettre de l'eau dans son vin, d'autant plus que je venais de recevoir de nouvelles assurances de celle de Russie de n'avoir absolument rien à craindre de sa part, de sorte que ce n'était par aucune appréhension ni découragement que je m'empressais de resserrer les anciens noeuds avec l'Angleterre et de m'entendre avec elle sur l'ouvrage de la pacification, mais uniquement par un désir sincère et ardent de ramener le calme dans l'Allemagne, pourvu que l'Empereur et moi nous y trouvassions une sûreté suffisante.

Federic.

H. Comte de Podewils.

Nach der Ausfertigung.


1673. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 30 décembre 1744.

Ayant reçu, par un exprès que le maréchal comte de Schmettau m'a envoyé, trois de ses dépêches, datées des 8, 9 et 17 de ce mois, j'ai été fort surpris de voir que ledit maréchal, nonobstant des ordres si précis que je lui avais donnés de se congédier auprès de Sa Majesté Très Chrétienne et de retourner incessamment à Berlin, n'ait pourtant point exécuté mes ordres. Mon intention est donc, et je vous ordonne très sérieusement par la présente de lui dire, en mon nom, que sous peine de mon indignation il doit exécuter incessamment ce que je lui ai ordonné sur son retour, et qu'il doit ainsi se congédier du roi de France, en lui présentant sa lettre de rappel, et que, cela fait, il doit partir sans plus de délai vers ici; que, s'il se refusait encore à ces ordres et ne les exécutait pas pendant l'espace de trois jours, je vous avais ordonné d'en faire des représentations convenables à Sa Majesté Très Chrétienne et de lui exposer le fait comme il est; que je voulais être obéi et n'attendrai plus de ses remontrances sur ce sujet ; que ce n'était absolument pas le maréchal duc de Noailles qui avait sollicité son rappel, mais que les véritables raisons que j'y avais eues, étaient la conduite qu'il avait tenue, diamétralement opposée à celle qu'il aurait dû tenir selon ses instructions, et de ce qu'il avait agi contre mes ordres, au heu d'exécuter ce que je lui avais ordonné; qu'il s'était mêlé des affaires qui ne touchaient nullement son instruction, d'une manière qui m'aurait pu exposer à mille inconvénients ; qu'il ne pourrait me fléchir que par une obédience exacte de ce que je lui venais d'ordonner, et qu'ainsi, il devait partir vers ici sans traîner; que pour ne point être court en argent pour son voyage, je lui envoyais l'assignation ci-close pour 2,000 écus que je lui faisais avancer, et qu'il fallait régler ses dépenses làdessus. Vous le ferez souvenir encore qu'il avait à prendre ses sûretés