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dit à Vienne, l'année 1740: Il est faux que le roi de Prusse nous attaque, jamais aucun de ses ancêtres ne nous a fait la guerre, ainsi il ne nous la fera pas — je demande s'il eût eu raison?

 

10° Je ne fais qu'indiquer dans cet article les vues de la maison d'Autriche sur le trône impérial, sur la primatie dans l'Empire, et les desseins d'ambition du roi d'Angleterre, comme électeur d'Hanovre, pour s'agrandir, et j'ayoue que de tout ceci je ne conclus rien d'avantageux pour le roi de Prusse, s'il laisse faire leur volonté à ses ennemis, qui arrangent une pierre, une après l'autre, et qui avancent pied à pied pour le culbuter.

10° Que serait-ce si, pour achever le tableau, la dignité impériale revenait au duc de Lorraine ? Alors le roi de Prusse aurait les trois quarts de l'Europe contre lui.

Le cas exposé, s'en suit la question : que faut-il faire pour se précautionner contre ces dangers qui menacent le roi de Prusse?

Moyens.

1° Le moyen le plus sûr, et dont on est le maître, c'est d'avoir une forte et bonne armée sur pied, et les finances bien pourvues.

Risques.

2° De faire une alliance avec la Suède et la Russie, défensive, et, si l'on peut, offensive.

2° Si l'on venait à bout de détrôner l'impératrice de Russie, l'alliance de la Suède ne se réduirait pas à grande chose, et le successeur, en cas qu'il épouse une princesse de Prusse, serait assez aventuré avec sa femme.

3° Faire une alliance conditionnelle avec la France, pour reprendre la Bohême sur la reine de Hongrie et la partager entre l'Empereur, la Prusse et même la Saxe, sans quoi la reine de Hongrie reste toujours trop puissante.

3° Combien peut-on se fier à la France, vu la faiblesse de son ministère. Son intérêt est d'abaisser la maison d'Autriche, et elle le souhaite de tout son cœur. Il est vrai qu'en transportant la guerre en Bohême, par les Prussiens et les Impériaux, les frontières du Rhin se trouveraient plus libres ; que la France n'aurait pas besoin de faire de si grands efforts ; il est même