<69>ordonné au sujet de l'homme qui fait la préparation du Pfundleder, et au sujet du passe-port pour l'achat de chevaux à faire dans l'Ucraine par le général major Bronikowski.1

P. S.

Comme la mauvaise volonté de la reine de Hongrie sur mon sujet se découvre de plus en plus, et que je suis averti de plus d'un lieu, d'une manière à n'en pouvoir douter aucunement, que toutes les démonstrations que cette Reine me fait faire de vouloir observer religieusement la paix qu'elle a conclue avec moi, ne sont que pour me bercer jusqu'à ce qu'elle ait fini sa guerre contre la France, et qu'elle avec ses alliés veuillent tomber alors tout d'un coup sur moi pour m'abîmer, je me vois obligé de vous dire, dans le plus grand secret et sous la condition expresse de n'en faire ouverture à qui que ce soit, ni d'en toucher même la moindre chose dans les relations que vous ferez à mes ministres des affaires étrangères, les circonstances où je suis avec la reine de Hongrie et les mesures que j'ai envie de prendre pour n'en être point abîmé; ce que je fais uniquement pour vous mettre au fait de mes intentions et pour que vous puissiez régler vos négociations là-dessus à la cour où vous êtes. Je n'ai nul lieu de douter qu'aussitôt que la reine de Hongrie aura fini sa guerre contre la France, elle veuille tomber de toutes ses forces et peut-être de celles de ses alliés sur moi. Les preuves que j'en ai aux mains sont trop parlantes, et, outre les avertissements qui me viennent journellement de très bon lieu, le traité qui a été conclu entre la reine de Hongrie et les rois de Sardaigne et d'Angleterre à Worms, y vise d'une manière point du tout équivoque. Pour donc me mettre dans un état de défense contre ladite Reine, et pour même la prévenir, s'il est possible, sur sa mauvaise volonté, de même que pour sauver l'Empire de l'esclavage dont il est menacé, si la reine de Hongrie et sa clique parviennent au bout de leur desseins, je suis résolu de m'opposer au torrent des malheurs qui menacent moi, l'Empereur et l'Empire, si des conjonctures assez favorables s'y présentent. Mais, pour exécuter ce projet avec sûreté, il faut absolument faire préalablement quelques arrangements, que voici:

1° Que je sois bien ancré avec la Russie, soit pour la faire entrer dans le plan que je me propose, ou du moins qu'elle n'y apporte pas d'empêchement. Pour cela, il faudra absolument que vous travailliez avec vos amis de culbuter au plus tôt possible le Vice-Chancelier et de faire rappeler Keyserlingk de la cour de Saxe, qui, outre la partialité extraordinaire pour cette cour, est extrêmement passionné contre moi et est proprement l'auteur de tous les projets que celle-ci a tâché de mettre en œuvre contre moi. Vous tâcherez

2° De passer à la conclusion de la triple-alliance entre la Russie, la Suède et moi, et il faudra voir



1 Vergl. Bd. II, S. 489.