<64> serve de base à notre accommodement et que le ministère anglais se chargera de faire agréer à la reine de Hongrie. Si ce point-là ne me réussit pas, qu'il me sera impossible d'entrer en rien avec lui, puisqu'on usera autrement de toute sorte de délais, attendant un jour un courrier de Vienne, un autre un de la Haye, le troisième des éclaircissements de la Saxe, et ainsi du reste; que ma situation ne me permet pas que je reste en suspens; que j'ai fait dans cette occasion ce que j'ai pu pour l'Angleterre, en leur offrant mon amitié et d'entraîner avec moi dans leurs intérêts les principaux princes de l'Allemagne, et que je les avertis d'avance que je ne pourrais pas rester dans l'inaction et qu'il me faudrait autrement des alliés et des amis; de plus, que dans les conjonctures aussi importantes que celles d'à présent je ne puis pas, sans risquer de perdre mes affaires, rester plus longtemps sans prendre un parti fixe; si l'Angleterre ne voulait en aucune façon s'expliquer avec moi, que je serais nécessité de former de nouveaux engagements avec la France, dont je suis actuellement dégagé par la mort de l'Empereur; que je les prie de penser à ce qu'ils avaient à faire et de ne pas me mettre par leur délai hors d'état de m'unir avec eux, et que je les avertis que, si une fois j'engageais de nouveau ma parole avec la France, il ne dépendrait plus de moi de la retirer, de sorte que, si leur sincère intention était de renouer nos anciennes liaisons, c'est à présent le moment ou jamais de profiter du bénéfice du temps.

Et sur cela, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


1738. ESSAI EN FORME DE MÉMOIRE SUR LE PROJET DE LA CAMPAGNE PROCHAINE.1

[28 février.]

Essai sur la campagne prochaine. Les projets de campagne ne sont bons qu'autant qu'ils s'accordent avec la scène politique et qu'ils sont bien compassés aux conjonctures; mais s'il faut des mesures à l'infini pour l'activité d'une seule armée, il faut beaucoup plus de prudence et de concert dans le choix des mouvements que l'on se propose de faire avec plusieurs années, pour concourir à un but fixé.

Il me semble que l'intention de la France et de ses alliés est d'abaisser la maison d'Autriche, au moins de lui arracher des mains pour la seconde fois la dignité impériale, à laquelle on ne l'obligera de renoncer qu'en l'y forçant.

Les cours de Vienne et de Londres ont actuellement la supériorité dans le collége électoral, par l'ancien usage qui, établissant la pluralité



1 Dem Grafen Podewils präsentirt am 28. Februar; am 1. März berichtet er an den König: „J'ai lu d'un bout à l'autre au chevalier de Courten le mémoire que Votre Majesté a dressé de Sa propre main, que le sieur Eichel m'a envoyé hier au soir.“