<69> du moment présent, il serait peut-être en suite impossible d'avoir aucune liaison ensemble; que dans les conjonctures aussi critiques que celles-ci il ne m'est pas possible de rester dans l'inaction, et qu'ainsi trouvant peut-être de la mauvaise volonté ou des principes entièrement irréconciliables avec mes intérêts trop fortement enracinés en Angleterre, je me verrais obligé de contracter des engagements plus indissolubles avec la France.

Que j'abandonne aux retheurs et aux jurisconsultes à disputer sur des mots et à décider qui a été l'agresseur, la reine de Hongrie ou moi; que tout roi de Prusse dans la situation où je me suis trouvé au printemps de l'année 1744, s'il avait voulu se conduire conséquemment, n'aurait pu agir autrement que je l'ai fait. Mais que j'abandonne l'examen des choses passées, et que dans ce moment-ci la grande et la plus importante question est de penser à l'avenir; que je ne veux point entrer dans des détails des intérêts que le roi d'Angleterre peut avoir à s'unir avec moi, ni des raisons qui pourraient l'y porter; qu'une fois mon parti est pris, et que, si je trouvais toutes les portes fermées en Angleterre, je mettrais ma ressource dans l'alliance de la France, dans les conjonctures qui pouvaient extrêmement changer en ma faveur, et dans mon courage; et quoi qu'il en puisse arriver, je prie lord Chesterfield de croire que je ne l'en estimerais pas moins et que j'aimerais même sa personne en agissant contre ses principes. Vous pouvez laisser lire cette dépêche à lord Chesterfield, sans lui en donner toutefois une copie ou la lui laisser prendre.

Federic.

H. Comte de Podewils.

Vous ajouterez à tout ceci que les grands princes ne font rien pour les beaux yeux l'un de l'autre, et que le roi de Prusse veut bien être ami de ses alliés, mais qu'il ne veut jamais être leur esclave, ni s'abandonner aveuglément à la direction de personnes qui, ne pensant uniquement qu'à ce qui peut leur convenir, lui feraient faire sans cesse de lourdes fautes contre ses propres intérêts; et qu'il n'y a aucune alliance et lien dans le monde qui puisse être regardé valide, si les intérêts communs et réciproques ne le forment; que, de même, dans tout contrat, dès que tout l'avantage est d'un côté, et rien de l'autre, cette disparate rompt l'engagement.

Nach dem Concept.1 Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



1 Das von Podewils unterzeichnete Concept ist lediglich eine Abschrift dessen, was der König dem Cabinetssecretär Eichel „Allerhöchstselbst dictiret“ hatte; Eichel schickt dieses Dictat am 27. Februar dem Minister, der es nach der Verfügung des Königs in der Ministerialkanzlei (unter Contrasignatur) ausfertigen lassen soll.