<74> beaux yeux, et dans cette physionomie remplie d'autant de charmes et de grâces que de majesté, tous les sentiments de l'amitié et des bontés dont Votre Majesté m'a fait donner si souvent les assurances les plus flatteuses. Ces motifs paraîtront, à ce que j'espère, assez suffisants à Votre Majesté Impériale pour qu'Elle ne me refuse point ce précieux gage de Son amitié, dont je prétends connaître le prix plus que personne au monde, et dont je tâcherai de mériter la continuation par l'attachement le plus vif et la considération la plus distinguée avec laquelle je ne cesserai jamais d'être tant que je vivrai, Madame ma Sœur, de Votre Majesté Impériale, le très fidèle et bon frère et allié

Federic.

Nach dem Concept.1 Undatirt mit Begleitschreïhen vom 4. März an Mardefeld geschiclct.


1745. AU MARÉCHAL COMTE DE SECKENDORFF A AUGSBOURG.

[Potsdam, 5 mars 1745.]

Monsieur. Après avoir été, en quelque façon, inquiet sur ce que je n'ai eu de vos nouvelles pendant un temps assez long, je viens d'avoir à la fin la satisfaction de recevoir votre lettre du 15 de février avec la copie de celle du 30 de janvier, de laquelle vous m'apprenez qu'elle est tombée entre les mains des Autrichiens. Vous serez persuadé combien j'ai été touché de la mort inopinée de l'Empereur, tant par l'amitié que je lui ai toujours portée personnellement, que par les suites qui en pourront résulter, et qui me font d'autant plus de peine qu'elles vous tiennent dans l'incertitude sur ce que vous aurez à faire pour votre personnel.

Je vous plains de tout mon cœur de tous les contrariétés que des envieux vous ont fait essuyer pendant la vie de notre incomparable Empereur, mais je plains de tout mon cœur que ces circonstances, avec d'autres que vous me détaillez, ne vous permettent plus de vous charger du commandement des troupes de son successeur. Je suis pourtant persuadé que vous l'aiderez de vos conseils, autant qu'il vous le sera possible, et que vous ne changerez jamais des sentiments que vous avez eus jusqu' à présent. J'espère que vous aurez meilleure opinion de moi que de croire que jamais des insinuations qu'on voudrait me faire contre vous, pussent porter coup sur moi, et que ni Mortagne, qui cependant n'en a pas touché un mot, ni qui que ce soit au monde, ne sera capable de me faire changer sur les sentiments d'estime que j'ai pour vous. Aussi serai-je charmé si vous voulez bien me continuer votre corres-



1 Das Concept ist von Podewils, dem Eichel am 4. März schreibt: „Es vermeinen Se. Königl. Majestät, dass die Tours de flatterie in solchem Schreiben so genommen werden müssten, dass es die Kaiserin afficirte, da, wenn die Expressiones fein genommen wurden, solche dorten nicht recht attendiret werden möchten.“