<144> que celui que la France lui a promis; mais il n'y a rien de plus vrai que ce traité a été signé dans le mois d'avril passé par le comte de Loss pour trois ans, et que les subsides vont à 200,000 ducats par an, à compter du 1er de janvier de cette année, dont la Saxe a tiré déjà la moitié d'une année. C'est ce que je ne vous dis pourtant que pour votre direction seule et dans le dernier secret; si cependant vous pouvez trouver occasion de faire insinuer par la troisième ou la quatrième main, et sans que vous y paraissiez aucunement, aux ministres d'Angleterre et de Hollande et même de l'Autriche qu'il y avait des avis certains que la cour de Dresde avait conclu son traité des subsides avec la France dans le mois d'avril, et en avait déjà la moitié, je ne vous défends pas de le faire, pourvu que vous le fassiez avec précaution de la manière que je vous l'ai dit.

Je viens de savoir, à n'en pouvoir pas douter, qu'il est vrai qu'il y a un traité conclu entre les cours de Pétersbourg et de Vienne, mais qu'il n'est autre que purement défensif; de plus, je suis informé que la conduite que la Russie tient depuis quelque temps, n'est qu'un jeu de la cour de Vienne, qui a même contribué aux frais que la Russie en a été obligé de faire pour me tenir en échec, afin que je ne puisse faire quelque nouvelle diversion en faveur de la France, pendant que la cour de Vienne envoie la plus grande partie de ses troupes en Italie et en dégarnit toute la Bohême, la Moravie et l'Autriche. Voilà tout ce que j'ai à vous dire cette fois pour votre direction et pour vous mettre d'autant mieux au fait, afin d'approfondir de plus en plus les allures et les menées de la cour où vous êtes, ce que vous ne discontinuerez point de faire avec toute l'attention possible.

Federic.

Nach dem Concept.


2289. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 22 juillet 1746.

J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite le 9 de juillet, et suis fort satisfait de la manière dont vous avez agi, lorsque vous avez entretenu le Grand-Chancelier touchant le rescrit que vous savez.1 J'approuve tout-à-fait que vous ne lui ayez point donné ni copie de ce rescrit, ni quelque autre chose par écrit; aussi ne devez-vous pas vous y prêter, mais faire semblant plutôt comme si vous vous contentiez de la réponse qu'il vous a donnée.2 D'ailleurs, je crois qu'il ne sera pas



1 D. d. 30. April, S. 75.

2 Bestushew hatte sich auf einen Befehl der Kaiserin berufen, der ihm verbiete, „de prendre aucune affaire d'importance ad referendum, si on ne le donne pas par écrit.“ Auf Mardefeld's Frage, was er dem Könige berichten solle, antwortet ihm Bestushew zum Schlüsse der Conferenz: „Versichern Sie Ihrer Königl. Majestät, dass ich alles, was von mir dependiret, beitragen werde, dass das genaue Vernehmen zwischen beiden höchsten Häuptern beständig subsistiren möge.“