<257>suade qu'à l'heure qu'il est, cet accommodement est effectivement fait. Je crois que vous devinez juste, quand vous attribuez les fréquents envois de courrier? entre la cour où vous êtes et celle de Russie à l'événement de la paix qui vient d'être faite entre la Porte Ottomane et la Perse; il n'y a pas à douter que la guerre avec la France ne doive continuer l'année 1747 qui vient, et comme la trêve avec les Turcs va finir dans le courant de l'année 1748, vous conclurez de là combien d'affaires la cour de Vienne aura encore à démêler, avant qu'elle puisse penser au dessein de rompre effectivement avec moi. Quant au postscriptum secret que vous m'avez fait relativement au commerce de lettres où mon aide de camp, le baron de Lentulus,1 doit être avec un des commis de la chancellerie de guerre, je lui en parlerai moi-même et vous ferai savoir mes intentions là-dessus à l'ordinaire prochaine. En attendant, vous devez bien vous garder de parler de cette affaire au nommé Bredow, ni de lui en faire soupçonner la moindre chose.

Vous avez bien fait de communiquer au comte de Münchow la réponse que vous avez eue du comte de Kinsky, touchant plusieurs nouveaux impôts qu'on continue à exiger en Bohême et Moravie sur les toiles et draps fabriqués en Silésie. Il paraît assez clairement par là combien peu ces gens-là sont disposés à me satisfaire sur la moindre chose. Si jamais ils ont besoin de moi sur quelque affaire, ils n'ont qu'à attendre que je leur rende la pareille; ce que vous pouvez bien leur faire entendre adroitement. Je ne doute guère que la réponse qu'on vous va donner touchant la garantie de l'Empire du traité de Dresde,2 ne soit faite dans le même esprit et si compliquée que personne n'en saura que faire.

Federic.

Nach dem Concept.


2450. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A BERLIN.

Berlin, 9 décembre 1746.

Selon la lettre que vous venez de me faire au sujet de la dernière dépêche de Warendorff, vous croyez que je ne saurais m'empêcher à faire faire la communication de ce que le comte Woronzow demande relativement à l'affaire de Ferber.3 Je ne suis pas de votre sentiment, par plus d'une raison. Premièrement, si j'ai fait communiquer audit comte les deux pièces détestables que Ferber eut composées, selon ce qu'il en a déclaré lui-même, à l'instigation de quelques ministres russiens qui lui en ont fourni les matériaux, je ne l'ai fait que par un motif d'amitié et de confiance, pour l'informer seulement des noirs desseins qu'on avait eus de me brouiller avec l'Impératrice, toujours cependant à condition qu'il n'en ferait point d'éclat. En second lieu, il faut con-



1 Lentulus war Anfang 1746 aus österreichischen Diensten in preussische übergetreten.

2 Vergl. S. 258.

3 Vergl. S. 206.