<342> ministres saxons à Dresde en ont fait eux-mêmes, que le sieur Saul a été incognito à Vienne,1 vous devez être très attentif afin de bien approfondir les vrais sujets de tant de différentes courses et envois de courriers, afin de pouvoir me mander ce que vous en aurez pénétré.

J'ai été fort content de la manière dont vous vous êtes pris pour insinuer au prince d'Elbeuf tout ce dont vous êtes chargé à ce sujet; aussi continuerez-vous d'entretenir soigneusement ce Prince dans les sentiments qu'il me témoigne, afin de me concilier moyennant son entremise l'amitié et la confiance de l'Empereur; car, malgré le peu de pouvoir que celui-ci paraît avoir à présent, son amitié me sera toujours chère et les occasions ne sauraient guère manquer d'arriver où j'en pourrai recueillir des fruits. Au reste, j'approuve fort le présent de cent florins que vous avez fait à votre homme de confiance, et le sieur Splitgerber vous fera remettre à mon ordre l'argent que vous avez déboursé à ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.


2568. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 17 mars 1747.

La dépêche que vous m'avez faite en date du 8 de ce mois, m'a été rendue. Les différents motifs que vous me marquez que la cour de Vienne doit avoir pour se prêter à la paix, me paraissent assez fondés, et il est sûr que cette cour ne pourra soutenir à la longue la guerre. Je viens d'apprendre cependant par un assez bon canal qu'il y a vers la fin du janvier dernier une convention secrète arrêtée à Pétersbourg entre les ministres russiens et ceux des cours de Vienne et de Londres, par laquelle la Russie s'oblige à fournir 30,000 hommes de ses troupes, que l'Angleterre doit prendre à sa solde et dont elle disposera pour s'en servir soit aux Pays-Bas soit au Rhin soit à la Moselle; que le lord Hyndford et le général Pretlack n'attendent que le retour des courriers qu'ils ont envoyés à leurs cours respectives pour en avoir des resolutions relativement à ce projet de convention et pour savoir surtout si la cour de Londres la ratifiera, auquel cas on tâchera de faire transporter au plus tôt possible ce corps de troupes au lieu de sa destination. Je vous dis tout ceci pour votre direction seule, avec défense de ne point faire semblant que je vous en aie averti, mais pour vous mettre sur la voie, afin de pouvoir d'autant mieux approfondir cette affaire et pénétrer les résolutions qu'on prendra en conséquence.2 Cependant, comme il y a à présent une grande fermentation en Angleterre, sur des divisions qui paraissent vouloir s'élever parmi le ministère et les



1 Vergl. S. 300.

2 Dieselbe Weisung erhalten unter dem gleichen Datum Andrié in London und Warendorff in Petersburg.