<382> quels endroits les Français voudront faire leurs efforts. Vous devez donc tâcher de tout votre mieux à me satisfaire là-dessus.

Comme j'apprends par les lettres que j'ai eues de Suède, que, depuis que l'affaire de l'alliance à conclure entre moi et la Suède, a été mise solennellement en déliberation à la Diète, le parti anglais et russien a remué ciel et terre et a fait jouer tous les ressorts imaginables pour la faire échouer ou pour en arrêter le cours, ainsi que l'événement en doit être fort douteux encore, quoique pas sans espérance — j'ai bien voulu vous ordonner positivement que, le cas même arrivant que l'affaire de l'alliance en question dût échouer ou être arrêtée par les brigues du parti contraire, vous devez, nonobstant de cela, recommander fortement aux ministres de France, et principalement au marquis de Puyzieulx, de donner des subsides à la Suède et de ne point la laisser échapper, puisque l'on pourrait prévoir les fâcheuses conséquences qui en résulteraient si la France ne s'attachait la Suède moyennant des subsides, et exposait la nation, par un refus de ces subsides, de se jeter dans les bras des ennemis de la France. Il sera, au surplus, nécessaire que vous réitériez1 vos insinuations aux ministres de France par rapport à la conduite singulière que la cour de Danemark tient actuellement envers la Suède, et de la nécessité qu'il y avait à faire là-dessus des représentations sérieuses à cette cour, relativement à ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.


2627. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.

Potsdam, 6 mai 1747.

Sur la dépêche que vous m'avez faite en date du 21 du mois dernier d'avril, je vous dirai que vous jugez fort bien, selon moi, quand vous croyez que le traité de subsides que l'Angleterre médite à faire avec la Russie, a un autre but encore que celui de vouloir se garantir contre la trop grande influence de la France dans le Nord, et je ne doute presque pas qu'on ne veuille en même temps se précautionner par là contre moi, dans la crainte, quoique tout-à-fait frivole, que je ne veuille un jour troubler en faveur de la France le système des alliés; mais ce que j'appréhende d'ailleurs, c'est qu'il ait quelque trame sourde en faveur du duc de Cumberland contre la succession établie en Suède, qu'on voudra appuyer par la Russie, et que c'est la raison principale et secrète pourquoi milord Chesterfield à témoigné toujours du mécontentement sur l'alliance à faire entre moi et la Suède, aussi souvent qu'il vous en a parlé;2 et telle quelle soit l'affaire de Blackwell,3 elle donne cependant toujours fort à penser. C'est pourquoi vous devez tâcher d'éclairer ce point-là avec toute l'adresse et savoir-faire dont vous êtes capable.



1 Vergl. S. 372. 373.

2 Vergl. 338. 361.

3 Vergl. S. 415.