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Vous pouvez être sûr que le secret vous sera gardé ici touchant les confidences que l'ambassadeur de Venise vous a faites;1 j'estime cependant que vous devez vous conduire avec circonspection avec ce ministre.

Quant à l'affaire de la garantie de l'Empire, je suis de votre avis que, plus vous marquerez de l'indifférence à ce sujet, plus la cour de Vienne en sera embarrassée, pour ne pas savoir démêler où elle en est avec nous.

Pour revenir encore sur les fortes soupçons que j'ai que votre chiffre est trahi, je dois y ajouter que je ne saurais assez juger du comportement de votre secrétaire ni ne le voudrais taxer de trahison; je ne saurais pourtant vous cacher que je ne suis pas tout-à-fait hors de soupçons contre lui, et, quoiqu'ils puissent être mal fondés, vous ferez cependant bien qu'en attendant que vous l'éclairiez de plus près, vous ne lui confiiez rien de choses d'importance qui demandent du secret, mais que vous observiez les précautions que je vous ai prescrites par la lettre que mon domestique que je vous ai envoyé à Vienne, vous aura rendue. Je crois le nommé Bredow un homme très dangereux et espion du comte Ulfeld, qui, s'il n'a pas osé corrompre votre secrétaire, a du moins pu être assez artificieux pour tirer les vers du nez de celui-ci ou surprendre quelques-uns de ses papiers. Je ne vous parlerai plus du nommé Marianski, qui s'est assez développé pour être un fourbe fieffé.

Federic.

Nach dem Concept.


2724. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.

Potsdam, 29 juillet 1747.

Mon ministre à la cour de Vienne, le comte de Podewils, m'ayant mandé qu'à la fin le baron de Bussche venait de recevoir des ordres de la régence d'Hanovre, par rapport à la garantie de l'Empire du traité de Dresde,2 par lesquels on lui ordonnait d'appuyer cette affaire auprès de la cour de Vienne, en lui faisant en même temps une espèce de reproche de n'avoir pas exécuté ceux qu'on lui avait donnés sur cette matière, il y a près d'un an — j'ai bien voulu vous en faire part, afin que vous en puissiez remercier de ma part milord Chesterfield, dont je suis persuadé que c'est lui principalement à qui j'en ai toute l'obligation.

Je veux bien vous dire encore à cette occasion — quoique sous le sceau du secret le plus absolu et avec défense expresse de n'en parler qu'au seul milord Chesterfield, à qui je veux bien confier mon secret — qu'à l'occasion dudit ordre j'ai été informé confidemment, par un ami secret que j'ai à Vienne, que, depuis que l'ordre de la régence



1 Ueber die Verhandlungen mit Sachsen wegen des Beitrittes zu der österreichisch-russischen Allianz.

2 Vergl. S. 259 Anm. 1.