<543> qu'aussitôt que les troupes russes seraient arrivées dans l'Empire, on partagerait l'armée des alliés aux Pays-Bas, qu'on n'en laisserait au duc de Cumberland que 60,000 hommes, et que le reste irait se joindre aux troupes russes pour former une armée redoutable sous les ordres du prince Charles de Lorraine, à qui on donnerait pour adjoints le feld-maréchal Neipperg et le général Bernes, qui, à cette fin, serait rappelé d'ici et relevé par le comte Esterhazy dont je vous ai demandé par la dernière ordinaire le caractère. De plus, on voudrait que cette armée pénétrât du côté de la Moselle en France, pour y établir le théâtre de la guerre. J'ai bien voulu vous faire part de toutes ces circonstances, quoique sous le secret le plus absolu, pour ne pas me faire perdre le canal d'où je les ai apprises.

Comme l'Impératrice-Reine continue toujours de penser si mal sur mon sujet, je ne saurais être trop fâché des brouilleries qui sont arrivées entre elle et entre l'Empereur; si ces brouilleries continuaient et venaient même jusqu'à un certain éclat, elles feraient bien du tort aux affaires de l'Impératrice-Reine. Pour vous aider dans la recherche de l'état actuel de ses revenus, et surtout de ceux qu'elle tire de l'Autriche et de la Hongrie, je vous enverrai au premier jour un dénombrement des revenus qu'elle a tirés de ces provinces au commencement de son règne, qui pourra vous servir de canevas, afin d'approfondir avec autant plus de justesse comment cela s'accorde avec l'état présent de ses finances.

Federic.

Nach dem Concept.


2864. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 12 décembre 1747.

La satisfaction que j'ai de la conduite sage et prudente du marquis de Valory, me faisant souhaiter de lui procurer des avantages à sa cour, mon intention est que vous fassiez entendre au comte d'Argenson, ministre et secrétaire d'état pour le département de la guerre, que Sa Majesté Très Chrétienne m'obligerait très sensiblement, si elle voulait bien, à la prochaine promotion de lieutenants-généraux, se souvenir dudit marquis et lui tenir compte des services qu'il lui avait rendus à ma cour, et à l'égard desquels je ne pouvais en justice lui refuser le témoignage d'avoir marqué en toutes occasions un zèle égal pour la gloire et les intérêts de Sa Majesté Très Chrétienne et pour l'entretien et l'affermissement de l'étroite amitié qui m'unit avec elle.

Vous lui insinuerez en même temps que c'était de mon propre mouvement que je lui faisais faire cette demande, et que le marquis de Valory n'y avait absolument aucune part, et vous n'oublierez pas de me rendre compte de la réponse que vous en recevrez.

Federic.

H. Comte de Podewils. A. de Mardefeld.

Nach dem Concept.