<71> il est sous leur serre, et après l'argent qu'il a pris, il n'est plus le maître ni de lui, ni de son Roi.

Je m'attends, à peu près, à ce que Ginkel me dira, cela aura sûrement quelque rapport à la relation que j'ai reçue aujourd'hui d'Andrié. J'ai ordonné à Eichel de vous envoyer la réponse que j'y ai minutée et qui est la même, à quelques articles près, que je pourrais faire aux Hollandais, leur témoignant cependant beaucoup de confiance, d'amitié et d'inclination.

J'avoue que Villiers m'a rassuré en grande partie sur les desseins des Russes; le corps qui va de Smolensko à Riga, n'est que de 18,000 hommes de troupes réglées, mais de beaucoup de Cosaques. Je ne puis à présent prendre aucunes mesures contre leurs desseins, avant que d'y voir plus clair; d'ailleurs Riga, où ce corps s'assemble, est encore à soixante milles de mes frontières. Je ne puis faire des magasins, ni remuer des troupes, sans que cela ne m'entraîne dans de très grandes dépenses; ainsi j'attends patiemment ce que tout cela deviendra.

Adieu. Dites, je vous prie, à Rudenschöld que rien ne transpirera de la pièce qu'il m'a communiquée,1 et que le secret sera inviolablement gardé, mais que je le prie de m'en faire avoir la continuation.

Je suis avec estime votre fidèle ami

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


2206. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE FINCKENSTEIN A STOCKHOLM.

Potsdam, 25 avril 1746.

Ce que vous m'avez mandé par la dépêche que vous m'avez faite le 12 de ce mois, par rapport au propos que le Prince-Successeur vous a tenu, si le cas devait arriver que le grand-duc de Russie vînt à décéder, n'a pas laissé que de m'embarrasser un peu. C'est pourquoi mon intention est que, si le Prince-Successeur venait à vous demander la réponse que vous avez eue de moi sur ce sujet-ci, vous devez lui dire de la manière la plus polie que je voudrais bien espérer et souhaiter que ce cas-là n'arrivât pas avant que le Prince-Successeur ne fût actuellement monté au trône; que, si alors il pouvait se rendre souverain en Suède, et que celle-ci fût alliée avec moi, il serait à espérer que, le cas susdit venant à exister, alors nous serions en état d'agir avec succès dans cette affaire-là; mais que, si malheureusement le Grand-Duc devait décéder dans ce temps-ci, j'en serais véritablement embarrassé, et que je sachais le Prince-Successeur trop juste et trop équitable pour qu'il voulût me demander que je dusse présentement m'embarquer avec la Russie et le Danemark dans une guerre dont apparemment la Suède même ne voudrait pas se mêler, pour appuyer



1 Die im Eingang des Briefes erwähnte Schrift.