2206. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE FINCKENSTEIN A STOCKHOLM.

Potsdam, 25 avril 1746.

Ce que vous m'avez mandé par la dépêche que vous m'avez faite le 12 de ce mois, par rapport au propos que le Prince-Successeur vous a tenu, si le cas devait arriver que le grand-duc de Russie vînt à décéder, n'a pas laissé que de m'embarrasser un peu. C'est pourquoi mon intention est que, si le Prince-Successeur venait à vous demander la réponse que vous avez eue de moi sur ce sujet-ci, vous devez lui dire de la manière la plus polie que je voudrais bien espérer et souhaiter que ce cas-là n'arrivât pas avant que le Prince-Successeur ne fût actuellement monté au trône; que, si alors il pouvait se rendre souverain en Suède, et que celle-ci fût alliée avec moi, il serait à espérer que, le cas susdit venant à exister, alors nous serions en état d'agir avec succès dans cette affaire-là; mais que, si malheureusement le Grand-Duc devait décéder dans ce temps-ci, j'en serais véritablement embarrassé, et que je sachais le Prince-Successeur trop juste et trop équitable pour qu'il voulût me demander que je dusse présentement m'embarquer avec la Russie et le Danemark dans une guerre dont apparemment la Suède même ne voudrait pas se mêler, pour appuyer<72> les droits du Prince. Enfin, que si le susdit cas venait à arriver à présent, il faudrait le considérer comme un malheur assez singulier.

Federic.

Nach dem Concept.