2246. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 12 juin 1746.

Mon cher Podewils. Les lettres que je viens de recevoir par cette poste, tant de Prusse que de Pologne, Dresde et Paris, me mettent de nouveau la puce à l'oreille au sujet des Oursomans. On s'aperçoit assez clairement d'un projet concerté entre la cour de Vienne et de Russie pour me tomber sur le corps; le point principal est de découvrir si la Russie voudra m'attaquer toute seule ou si elle ne voudra s'embarquer qu'avec les secours de Vienne. Si nous gagnons cette année, je ne m'embarrasse de rien, mais si malheureusement la bombe allait crever à présent, il y aurait tout à craindre pour l'État. Je suis depuis cinq mois dans cette incertitude, et j'avoue que malgré la bizarrerie de ce dessein je ne puis encore me tranquilliser sur ce sujet avant que de voir la fin de tous les armements et de tous ces grands préparatifs qui se font sur ma frontière. Adieu, pensez à ce que je vous écris, et nous en parlerons mercredi qui vient110-1 plus à notre aise. Je suis votre fidèle ami

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



110-1 15. Juni.