2442. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 3 décembre 1746.

La dépêche que vous m'avez faite le 21 du novembre passé, m'a été rendue. Les conjectures que vous faites sur les conférences de Breda, me paraissent bien fondées; on a tout lieu de croire que, tant que l'Angleterre aura le moindre rayon d'espérance à faire sa paix particulière avec l'Espagne, elle ne pensera jamais sérieusement à faire sa paix avec la France. Je doute encore que la nouvelle de la difficulté suscitée par le comte de Brühl au sujet du mariage, soit fondée; il n'y a aucune raison qui puisse obliger ce ministre à faire une démarche si hasardeuse et qui lui pourrait coûter un jour. Je crois plutôt que les Français se sont jetés trop précipitamment à la tête des Saxons par rapport à ce mariage. S'ils avaient attendu et s'étaient fait rechercher du roi de Pologne, qui a tant désiré ce mariage, ils auraient pu faire telles conditions qu'ils auraient voulues avec la cour de Saxe; à présent que la Saxe a fait son affaire principale, et que les Français ont commencé par où ils devraient finir, je puis vous dire positivement que<252> ceux-ci ne gagneront aucunement la supériorité à la cour de Saxe qu'ils auraient pu avoir, s'ils s'étaient pris autrement, et que malgré le mariage la cour de Dresde ne se détachera point de Vienne et de Pétersbourg, mais qu'elle suivra plutôt son ancien système.

Federic.

Nach dem Concept.