2502. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Berlin, 22 janvier 1747.

Le marquis de Paulmy vient de me rendre la dépêche que vous m'avez faite le 18 de ce mois. La proposition que le comte de Brühl a faite encore au duc de Richelieu, touchant 400 ou 500 miliciens que je devrais rendre préalablement, me paraît un peu extravagante, et, malgré tout ce que le marquis de Paulmy me pourra dire à ce sujet là, il ne faut pas penser seulement que je m'y prête jamais. L'amitié<297> de la Saxe me sera toujours chère, mais je ne la veux point du tout acheter à ce prix-là, ne voyant pas d'ailleurs quel avantage j'en pourrais retirer, étant persuadé que, quoi que je puisse faire, personne ne pourra me garantir que le comte de Brühl change de son vieux système. J'agrée tout-à-fait que vous ayez remis encore à parler à ce ministre sur le ton que je vous ai prescrit, et je tombe d'accord de tous les autres moyens que vous proposez pour traiter avec Brühl et Hennicke. Comme vous êtes sur les lieux, vous sauriez toujours juger mieux que moi sur les moyens dont il faut que vous vous serviez, selon le génie des gens avec qui vous avez à faire, ainsi que je me remets là-dessus à votre dextérité et savoir faire.

Vous n'oublierez de m'envoyer l'opéra de Semiramide que je vous ai demandé.

Sur ce qui est de l'alliance défensive à faire entre moi et la Saxe sur le pied que je vous l'ai autrefois ordonné, je vous dirai que je suis encore dans les mêmes sentiments et que j'entre dans votre idée, tant sur les renouvellements du pacte de confraternité que sur tous les autres moyens que vous proposez à cet égard-là; aussi donnerai-je mes ordres en conséquence à mes ministres du département des affaires étrangères.

Quant à l'article de Fürstenberg, j'entrerai dans des tempéraments et je prêterai toutes les facilités possibles pour accommoder cet article. Je vous demande encore l'opéra Antigona, que vous devez me faire copier et m'envoyer avec l'autre, ci-dessus nommé.

Federic.

Nach dem Concept.