2503. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 23 janvier 1747.

La relation que vous m'avez faite le 7 de ce mois, m'a été rendue. S'il est vrai que la Russie couve quelque dessein, il ne me paraît nullement vraisemblable que ce soit contre moi, puisqu'il n'y a aucun prétexte pour m'attaquer, et que nous n'avons à présent pas le moindre démêlé qui puisse donner occasion à quelque démarche violente. Les conférences qu'on a eues avec le maréchal Lacy, peuvent avoir pour objet des troubles qu'on craint du côté de la Perse; encore se peut-il que la reine de Hongrie ait sollicité de la Russie quelque corps de troupes auxiliaires contre la France, cette Princesse s'étant engagée envers les Puissances maritimes de fournir, la campagne prochaine en Pays-Bas, un contingent de 60,000 hommes effectifs. Je doute cependant fort que la cour de Russie se prête jamais à envoyer des secours à celle de Vienne contre la France. Tout cela ne doit point ralentir votre attention sur tout ce qui se passe là où vous êtes, sur les mouvements que les troupes feront, et sur le véritable objet que la cour de Pétersbourg peut avoir par ces nouvelles démonstrations. Aussi vous devez m'en<298> faire fort exactement vos rapports à chaque jour de poste ordinaire, et s'il arrivait qu'il y aurait des choses fort importantes à me mander, vous devez même me dépêcher un courrier, s'il était nécessaire, pour m'en avertir.

Federic.

Nach dem Concept.