2738. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 15 août 1747.

J'ai reçu vos dépêches du 5 de ce mois. L'on ne saurait prendre de meilleures précautions que celles que vous avez prises pour la sûreté du nouveau chiffre que je vous ai fait parvenir, et de la façon que vous vous en êtes pris et que l'on s'en est arrangé ici, il ne saurait absolument pas être trahi.

Sur ce qui concerne les avis que je vous ai donnés depuis quelque temps relativement au comte d'Ulfeld et à d'autres sujets intéressants, vous devez leur ajouter une foi entière et être persuadé que ce ne sont point de nouvelles à hasard, mais des avis sur lesquels vous pouvez compter fermement.

Si les cours de Vienne et de Londres persistent dans leurs résolutions guerrières, et à ne vouloir point entendre parler présentement de paix avec la France, je n'en serai guère en peine et mes affaires n'en souffriront pas. Malgré cela, j'apprends que la cour où vous êtes commence à avoir de nouveau de grandes appréhensions du voyage que je vais faire en Silésie, au point qu'elle a donné des ordres à plusieurs régiments en Hongrie de se tenir prêts à marcher au premier ordre, pour entrer en Moravie et en Bohême au cas que je fisse quelque mouvement contre elle pendant mon séjour en Silésie; elle a même fait témoigner ses appréhensions à ce sujet à la cour de Russie. Comme je ne doute pas qu'elle ne me fera talonner par quelques-uns de ses officiers qu'elle dépêchera en Silésie, lorsque j'y serai, pour apprendre<462> ce qui s'y passe, j'espère au moins qu'elle reviendra alors de ses craintes frivoles, lorsqu'elle verra que tout s'y est passé tranquillement et qu'elle a été la dupe de ses donneurs d'avis.

Federic.

Nach dem Concept.