2737. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A SAINT-TROND.

Potsdam, 11 août 1747.

J'ai bien reçu votre dépêche du 4 de ce mois. Ce que le marquis de Puyzieulx vous a répondu au sujet du sieur de Bernstorff, n'est pas assez positif; c'est pourquoi vous devez retourner à la charge, en lui disant que souvent, de fois à autre, j'avais appris d'Angleterre des choses assez intéressantes à la France dont je n'avais point été averti par la voie de France, et qui cependant s'étaient vérifiées à la suite du temps; que, comme je savais depuis assez de temps que le sieur de Bernstorff se mêlait à espionner la cour de France, pour avertir de ses vues et de ses desseins le roi d'Angleterre, j'avais soupçonné comme de raison le sieur Bernstorff qu'on n'avait été instruit en Angleterre que par son canal des particularités susmentionnés. Que j'en faisais donc avertir tout confidemment le marquis de Puyzieulx, non pas tant pour mon propre bien que principalement pour le bien de la France, afin<461> qu'il prît des mesures pour que cet homme ne pût plus savoir ni directement ni par des voies indirectes les affaires secrètes de la France, et principalement les opérations de guerre et les entreprises qu'on méditait à l'armée.

Sur ce qui regarde les autres propos que le marquis de Puyzieulx vous a tenus sur mon sujet, et dont vous me rendez compte par votre dépêche, je me réfère à tout ce que je vous ai fait répondre par le rescrit que vous recevez à la suite de cette lettre.461-1 Quant aux intérêts que les marchands Splitgerber et Daum vous ont demandés à raison de différents articles dont ils prétendent n'avoir reçu que fort tard le remboursement de ma caisse de légation, je viens d'ordonner à mon ministre, le comte de Podewils, de faire régler les comptes avec le banquier Splitgerber et de les faire payer par ladite caisse, sans qu'il en vienne quelque chose à votre charge.

Federic.

Nach dem Concept.



461-1 Dies Rescript betrifft den von Puyzieulx von neuem geäusserten Wunsch, die preussisch-schwedische Allianz auf Frankreich ausgedehnt zu sehen.