2861. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 9 décembre 1747.

La dépêche que vous m'avez faite du 27 du novembre dernier, m'a été rendue. La tournure que vous avez prise pour insinuer au marquis de Puyzieulx tout ce que je vous avais ordonné de lui dire,541-2 a toute mon approbation. En attendant, je sais de science certaine que l'Angleterre ne veut point du tout de médiateurs étrangers quels qu'ils puissent être, et, autant que je présume, leur système là-dessus est de vouloir tenter préalablement s'ils peuvent détacher l'Espagne de la France. Aussi longtemps donc qu'ils se flatteront encore d'y pouvoir réussir, ils se tiendront boutonnés et ne penseront du tout ni à la paix avec la France ni à quelque médiation. Mais quand ce coup leur aura manqué, alors ils voudront eux seuls s'entendre directement avec la France sur les conditions de la paix à faire, et dès qu'ils en seront convenus avec la France, ils les déclareront à ses alliés et y insisteront, sans se soucier beaucoup si ces conditions seront conformes aux désirs de ceux-ci ou non, tout comme on a fait du temps de la paix d'Utrecht. Voilà<542> comme je me représente le pli que ces affaires prendront, et je crois que l'événement justifiera que je n'ai pas mal conjecturé à cet égard.

Federic.

Nach dem Concept.



541-2 Vergl. Nr. 2817.