<144>

3117. AU CHEVALIER LEGGE, ENVOYÉ DE LA GRANDE-BRETAGNE, A BERLIN.

Potsdam, 19 juin 1748.

Monsieur. Je vous fais la présente pour vous marquer l'obligation que je vous ai de la communication que vous venez de me faire de la lettre que vous a fait écrire le duc de Cumberland en date du 8 de ce mois. Je puis vous assurer en vérité que, quand j'ai accordé la permission de passage par mon pays de Clèves aux troupes du Roi votre maître dont vous me requériez, je le fis avec d'autant plus de plaisir que je pensais donner par là une preuve incontestable de cette haute estime et considération que je me sentirai inaltérablement pour Sa Majesté Britannique.

Soyez fermement persuadé, Monsieur, que d'en pouvoir réitérer des marques essentielles dans les occasions qui s'y présenteront, me sera un sujet de la plus grande satisfaction. Je suis avec bien de l'estime, Monsieur, votre affectionné

Nach dem Concept.


3118. AU CONSEILLER ANDRIÉ A BERLIN.

Potsdam, 19 juin 1748.

En vous adressant la réponse que je viens de faire au chevalier de Legge, à la suite de celle-ci, je vous dirai que c'est avec satisfaction que j'ai appris que vous espérez qu'avant son voyage pour Hanovre vous pourriez m'apprendre quelque chose de positif sur l'objet capital et que vous y gagniez peu à peu et sans affectation plus de terrain que vous ne l'auriez d'abord cru. Continuez seulement de la façon que vous avez commencé et ménagez-le au possible, afin de ne le pas heurter de front.

Au surplus, je veux bien vous dire confidemment que je commence à craindre que le chevalier Legge ne vous parle un jour d'un mariage à faire entre le duc de Cumberland et ma sœur, la princesse Amélie. Comme j'ai des raisons pourquoi ce mariage ne serait pas tout-à-fait de mon goût, je souhaiterais fort que, dès que vous vous aperceviez de quelque chose à cet égard, vous tâchiez de le prévenir adroitement làdessus, en lui donnant habilement à entendre que cette Princesse avait son établissement par la succesion à l'abbaye de Quedlinbourg et d'ailleurs, qu'elle ne saurait pas quitter.

Federic.

Nach dem Concept.