<212> le plus différemment. Quant aux arrangements de finance de la reine de Hongrie, il sera à voir comment ils seront exécutés; il n'en coûte guère de faire des projets, mais il faut des peines infinies pour les mettre en exécution.

Pour ce qui concerne la marche du corps des troupes russiennes, personne n'ignore davantage qu'il y a eu le 2 de ce mois une convention de signée entre les ministres des Puissances maritimes et de la France, qui porte que ces troupes retourneraient incessamment en Russie, et qu'aussi longtemps qu'elles seraient à la solde des Puissances maritimes, elles ne passeraient au service d'aucune autre cour, ni ne pourraient être employées sous quelque prétexte que ce fût contre la France ni ses alliés, la France s'étant obligée par contre à son tour de retirer 37,000 hommes de ses troupes des Pays-Bas pour les faire revenir en France, un mois après que les Russes se seront mis en chemin pour retourner chez eux. Comme, au reste, je pense d'être à Neisse le 9 du mois de septembre, il faudra que vous vous arrangiez de sorte que vous puissiez y arriver environ le 8 dudit mois de septembre.

Federic.

Nach dem Concept.


3223. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 24 août 1748.

Les conjectures que vous formez dans votre dépêche du 6 de ce mois, à l'occasion de la nouvelle négociation d'une quadruple alliance entre les Puissances maritimes et les deux cours impériales, que cette négociation était pour contrebalancer l'influence de la France dans les affaires de l'Europe, sont fondées, et vos réflexions là-dessus sont bonnes et solides. Cependant, en considérant la conduite que tient le Chancelier, et en la combinant avec les démonstrations de la Russie contre la Suède, je ne saurais m'empêcher de craindre qu'il ne s'en tienne pas simplement aux démonstrations qu'il fait faire à celle-là, mais je présume plutôt que l'intention de ce ministre est, en cas du moindre changement dans la forme du gouvernement de la Suède, d'en venir effectivement à une guerre, laquelle, si l'on se prêtait bonnement à toutes les alliances qu'il a faites, il ferait sans doute entreprendre à la Russie avec d'autant plus d'assurance de réussite contre la Suède que, ayant su m'entourer, pour ainsi dire, de toute part, au moyen de ces dites alliances avec les cours de Vienne, d'Hanovre et de Saxe, la Suède se trouvant d'ailleurs, par sa situation naturelle, entre la Russie et le Danemark, il n'en pourrait guère arriver autrement que la Suède ne fût obligée de plier aux premiers efforts de ses ennemis. Quelle sera après cela la puissance qui portera secours à la Suède? Je ne pourrai seul la tirer d'embarras, et, qui plus est, je m'en trouverai même absolument empêché par les circonstances susalléguées.