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trop qu'on n'en osé pas parler au ministère de France, de peur qu'il ne soupçonne de nouveau qu'on voudrait leur en imposer et les mener plus loin qu'ils n'ont envie d'aller.

Au reste, le comte de Finckenstein vient d'arriver ici et m'a fait son rapport de tout ce qu'il a cru nécessaire de m'apprendre pour mon instruction.

Federic.

Nach dem Concept.


3685. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 3 juin 1749.

Je viens de recevoir à la fois les dépêches que vous m'avez faites du 20 et du 23 de mai. Je n'ai jamais douté, et je me souviens de vous en avoir averti il y a déjà plusieurs semaines,1 que, dès qu'un nouveau courrier de Russie arriverait à Londres, les dépêches qu'il apporterait là, opéreraient des mouvements extraordinaires de la part du comte Tschernyschew, puisque ses instructions seraient d'user de toutes sortes de ressorts et de faire les derniers efforts pour donner les plus chaudes alarmes au roi d'Angleterre et à son ministère par rapport aux vues qu'on attribue à la France, à la Suède et particulièrement à moi, jusqu'à faire craindre le roi d'Angleterre pour ses possessions d'Allemagne, afin de le presser par là d'entrer dans les vues des deux cours impériales et de faire accéder l'Angleterre au traité dont ils sont convenues entre eux.

C'est le même chipotage à présent à Dresde, où les ministres des deux cours impériales travaillent de toutes leurs forces pour le même but.

Voilà, à ce que je crois, ce dessous de cartes que vous soupçonnez, et ce peut être aussi à quoi se rapportent ces propos qu'un des ministres d'Angleterre a tenus sur la conduite que l'Angleterre devait tenir dans les affaires présentes du Nord.2 Ce que vous devez tâcher au possible de développer encore mieux.

Malgré tout cela, je me figure qu'on n'entreprendra rien sur la Suède dans le moment présent, et qu'on remettra la partie jusqu'au cas de la mort du roi de Suède. Mais parceque, en attendant, le grand jeu des ennemis de la France et de moi est d'endormir la France sur tous ces manéges-là, votre première application doit être de tenir bien éveillé le sieur Durand, afin qu'il s'aperçoive et pénètre bien la grande duplicité des cours susdites et les ruses et mauvais tours de ces gens où vous êtes.



1 Vergl. S. 466. — %%

2 Klinggräffen meldet schon in seinem Berichte vom 16. Mai, dass ein Mitglied des englischen Ministeriums sich über die Politik habe verlauten lassen, die England in den nordischen Angelegenheiten befolgen müsse. Der im Text erwähnte Bericht vom 20. Mai giebt den Inhalt dieser Aeusserung so wie dieselbe in Nr. 3684 an Chambrier mitgetheilt wird.