<564> audit traité, et qu'elle se flatte fort, à ce que mes avis secrets m'apprennent, d'obtenir — me semblent mériter de l'attention pour voir à quoi tout cela pourra aboutir.

Quant au nombre des troupes autrichiennes qui a été spécifié dans la liste que je vous en ai envoyée pour la communiquer au marquis de Puyzieulx, il a accusé bien juste quand il vous a dit que le nombre de ces troupes était porté plus haut de 20,000 hommes qu'il ne l'était réellement; mais il faut savoir aussi que cette liste que je vous ai adressée est le tableau du pied des troupes que la cour de Vienne veut tenir régulièrement; qu'il est vrai qu'elles ne sont pas complètes et qu'il en manque encore jusqu'à 20,000 hommes, mais qu'on fait partout force de levées, afin d'assembler ce qui en manque; ce que vous ne manquerez pas d'expliquer à ce ministre, quand une occasion convenable s'y offrira.

Quant aux affaires du Nord, je regarde comme un bonheur pour nous que le duc de Newcastle se prenne si étourdiment là-dessus, à qui, à ce qu'il paraît, la tête tourne encore de tout ce qui s'est passé relativement à la dernière guerre; cependant la répugnance affectée que le ministère de Londres paraît avoir d'instruire la France et moi du contenu de la réponse de la Russie, et la grande ambiguité dont ce ministère se sert pour ne point faire connaître jusqu'où il est allé avec la Russie, avec la déclaration assez grossièrement composée que le duc de Newcastle a donnée en dernier heu au sieur Durand et à mon ministre à Londres, dont mes ministres du département des affaires étrangères vous instruiront, sont des preuves incontestables que tout ce dont j'ai fait avertir la France, a été vrai et réel. La cour de Vienne se prend plus finement là-dessus; elle caresse extrêmement le sieur Blondel, et, à ce qu'il paraît, tout le monde à Vienne s'est donné le mot pour le gagner par des cajoleries sans fin, afin de lui imposer comme s'il ne s'était agi de rien entre les deux cours impériales touchant le Nord. Aussi remarque-t-on que, susceptible de vanité que le sieur Blondel doit être, il se laisse aller à toutes les impulsions que la cour de Vienne lui donne. Ce que je ne vous apprends que pour votre direction seule.

Quant au bon conseil que le marquis de Puyzieulx m'a voulu donner de ne point faire aucune réforme dans mes troupes, vous lui direz, à la première occasion que vous lui parlerez, que, puisque j'avais voulu soigneusement éviter de donner aucune occasion à des cris et à de fausses imputations comme si je couvais des desseins pernicieux contre mes voisins, je n'avais point assemblé cette année-ci quelquesuns de mes régiments, ni formé de petits campements, comme j'avais autrement fait régulièrement toutes les années, uniquement pour n'en point donner des ombrages. Vous instruirez, de plus, le marquis de Puyzieulx que tous mes régiments sont sur le pied des gardes françaises, en ce qu'ils donnent congé ou permission à un certain nombre de soldats par compagnie d'aller pour un certain temps à la campagne pour