<65> complaire à la Russie. Au surplus, j'espère que le comte de Brühl continuera tant à faire de mauvaises intrigues, des perfidies et des infamités, que tout le monde le reconnaîtra pour ce fourbe et cet infâme que nous le connaissons. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


2984. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A DRESDE.

Potsdam, 21 mars 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 16 de ce mois. L'extrême sécheresse qui y règne encore, m'oblige de vous dire qu'il faut que vous vous évertuiez plus et que vous vous appliquiez soigneusement à marcher sur les erres de votre digne prédécesseur, afin de rendre vos rapports plus intéressants qu'ils n'ont été jusqu'à présent. Je vous ai envoyé à une cour où matière ne saurait jamais vous manquer, soyez seulement attentif et évertuez-vous à bien approfondir les affaires. Évitez d'ailleurs de vous laisser diriger par des ministres étrangers qui résident à la cour où vous êtes, travaillez plutôt de leur donner, par votre application assidue sut les affaires, par votre bon discernement et par votre conduite sage et prudente, qu'ils se voient obligés à recourir à vous, pour avoir vos avis et vos conseils. J'ai mis auprès de vous le secrétaire Hecht, comme je le connais pour un sujet bien attaché à mon service et fort entendu dans les affaires qui se traitent à la cour où vous êtes; demandez-lui ses avis et instruisez-vous par lui de la manière qu'il faut que vous preniez pour pénétrer, dans toutes les affaires, les vues et les intrigues de la cour où vous êtes. Comme il a été formé sous le sieur de Klinggraeffen, il est à même de vous donner de bonnes connaissances et de vous indiquer les moyens dont il faut que vous vous serviez pour approfondir les affaires; cela ne vous empêchera pas de suivre les conseils que je vous ai donnés à votre départ de Berlin.

Au surplus, je viens d'apprendre que le magistrat de Danzig a fait arrêter le colonel français de La Salle — qui a passé il y a quelque temps par Dresde, allant en Pologne — à la réquisition de la cour de Russie, qui réclame cet officier comme un homme qui est déserté de son service. Comme il est difficile à croire que le magistrat de Danzig eût osé faire un pas pareil, s'il n'avait été assuré sous main de l'approbation de la cour de Dresde, qui apparemment s'est prêtée à cette démarche pour complaire à la Russie, de la façon que c'est encore un plat du métier du comte de Brühl, vous devez vous éclaircir sur toutes ces circonstances et m'en faire votre rapport.

Federic.

Nach dem Concept.