2888. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Berlin, 6 janvier 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 2 de ce mois. Puisqu'il m'est revenu de fort bon lieu que le ministre de Sardaigne à Dresde, le comte Perron, doit avoir témoigné beaucoup d'inquiétude dans une conversation qu'il a eue avec un de ses confidents sur les bruits frivoles qui ont couru de nouveau ici, comme si je faisais effectivement des préparatifs pour attaquer de nouveau la reine de Hongrie et que je formerais trois ou quatre campements à cet égard sur différents lieux, je veux bien que vous deviez chercher un moment favorable pour insinuer naturellement et sans affectation audit comte de Perron que c'avait été le marquis de Valory qui avait su répandre adroitement ces bruits dans la ville, uniquement dans le dessein pour en imposer aux Autrichiens, afin que ceux-ci en prissent ombrage et gardassent quelques troupes dans leurs pays héréditaires, qu'ils auraient d'ailleurs envoyées aux Pays-Bas, mais que, dès que j'avais été instruit de cette manigance du marquis de Valory, je n'avais pas laissé de lui faire sentir l'irrégularité de son procédé. Vous ajouterez que, quant à vous, vous étiez persuadé et voudriez bien gager de votre tête que tout ce qui se répandait de pareils bruits était faux et controuvé, et que je ne me mêlerais point de querelles étrangères. Au surplus, vous tâcherez de faire bien<4> adroitement cette fausse confidence au susdit comte Perron, et d'une façon que je n'y sois du tout mêlé, mais comme si c'était vous seul qui aviez bien voulu lui en parler confidemment.

Federic.

Nach dem Concept.