3169. AU CHAMBELLAN D'AMMON A AIX-LA-CHAPELLE.

Potsdam, 23 juillet 1748.

J'approuve fort que, selon votre dépêche du 16 de ce mois, vous n'ayez point fait au comte de Saint-Séverin ces insinuations sur la continuation de la marche des Russes qui, par quelques rescrits182-2 à ce sujet, vous avaient été enjoint de lui faire, mais que plutôt vous vous en soyez tenu là-dessus à mes ordres immédiats.

Je veux et je vous recommande en conséquence que vous vous donniez bien de la garde de ne faire aucunes insinuations ni de rien proférer sans être muni d'ordres spéciaux de ma part, pour éviter par là qu'on n'ait la moindre prise sur vous et qu'au moyen d'une mauvaise interprétation de vos paroles on ne vienne à me donner le chagrin de me reprocher que je ne tâchais que d'attiser et de souffler même au feu qu'on était après à éteindre. Vous devez donc vous observer vous<183>même soigneusement, en donnant toute votre attention à ce qui se passe là où vous êtes. Il ne serait point convenable, au reste, que je fisse présent au comte Saint-Séverin183-1 d'un attelage de chevaux de Prusse, puisqu'au moment présent cela ferait trop d'éclat et que cela donnerait sûrement de la jalousie aux autres ministres du Congrès.

Federic.

Nach dem Concept.



182-2 Erlasse aus dem Ministerium.

183-1 Vergl. S. 166.