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3758. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 19 juillet 1749.

L'on ne se trompe point en France quand on s'attend, comme vous dites dans votre dépêche du 7 de ce mois, que la Saxe finira par accéder au traité que les deux cours impériales ont fait, et je viens de savoir par un canal très sûr que lorsqu'en dernier lieu la Russie a réclamé de la cour de Dresde le secours stipulé par les traités qui subsistent entre celle-ci et la Russie, dès que les troubles au Nord commenceraient, celle de Dresde venait de répondre qu'elle remplirait ses engagements avec la Russie quand celle-ci serait attaquée sur ses frontières par la Suède. L'on ajoute que cette réponse de la Saxe n'avait point paru satisfaisante au chancelier Bestushew; aussi est-il à présumer que la cour de Dresde se laissera mener plus près et se conformera entièrement aux désirs de la Russie. Au surplus, je vous permets de communiquer ces particularités au marquis de Puyzieulx.

Federic.

Nach dem Concept.


3759. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 19 juillet 1749.

En vous adressant ci-close une lettre pour ma sœur, la Princesse-Royale,1 que vous lui rendrez le plus tôt le mieux, je trouve nécessaire de vous communiquer une nouvelle des plus fâcheuses que je viens de recevoir de mon ministre en Russie, qui me marque, en date du 30 du juin passé, qu'un ministre étranger à la cour de Russie2 avait donné à un de ses amis3 un avis qui, s'il était fondé, comme l'on n'avait presque pas lieu de douter, jetterait la Suède dans le plus grand embarras du monde, savoir que la cour de Russie avait expédié le 8 ou le 9 du juin dernier un courrier au sieur de Panin, chargé d'un assez ample mémoire signé des deux Chanceliers, portant en substance la déclaration suivante ;

Que l'impératrice de Russie, vu la situation critique et périlleuse où la Suède se trouvait présentement, et en vertu des engagements pris avec cette couronne, mais principalement pour la garantir du danger imminent qui la menaçait, avait pris la résolution de faire entrer un corps de ses troupes dans la Finlande suédoise, tout comme elle avait secouru le royaume de Suède en 1743 à l'occasion des troubles qui l'agitaient dans ce temps-là, protestant néanmoins que ces troupes ne viendraient pas comme ennemies, mais comme amies, qu'elles paieraient tout argent comptant, qu'on leur ferait garder une discipline des plus exactes et qu'elles ne molesteraient personne; enfin, qu'on retirerait ces troupes du territoire suédois aussitôt que les conjonctures auraient changé de face.



1 Dieses Schreiben liegt nicht vor. Vergl. Bd. V, 354, Anm. 1.

2 Der holländische Gesandte van Swart.

3 Der preussische Legationssecretär Warendorff.