<321> et de vous instruire ultérieurement de mes intentions sur les affaires de Pologne alors que vous serez arrivé ici à Potsdam.

Federic.

P. S.

J'accuse votre dépêche du 31 du mois dernier, qui m'est revenue encore. Je remets à vous parler sur les affaires de Pologne à votre arrivée ici. Pour ce qui concerne le concert que la cour de Dresde témoigne vouloir prendre avec moi relativement aux affaires de l'Empire, je regarde cela comme des contes en l'air, sachant trop ce que j'en dois croire.

Nach dem Concept.


4223. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 3 avril 1750,

Votre dépêche du 17 de mars dernier m'est bien parvenue, et je ne saurais m'empêcher de vous communiquer les étranges nouvelles qui me sont entrées tout récemment de Courlande, savoir que les Russes commençaient à se bâtir une nouvelle église à Mitau, et qu'on y disait pour sûr que le chancelier Bestushew viendrait en personne de Pétersbourg à Mitau, ce printemps-ci, pour y voir tout par lui-même ; qu'outre cela les Russes prétendaient vouloir fortifier cet endroit, et que tous les juifs seraient expulsés du pays de Courlande et obligés à le quitter dans l'espace de huit jours, et que c'était là un objet auquel la régence de Courlande donnait actuellement toute son attention pour le mettre en exécution. Quoique je doute encore de l'authenticité de ces avis, j'ai cependant voulu vous avertir, afin que vous puissiez vous orienter làdessus exactement, au possible, là où vous êtes, pour savoir ce qu'il y a de vrai à ce sujet, ou du moins ce qui peut avoir fourni occasion à en parler sur ce pied.

Je veux d'ailleurs ne point vous cacher que je ne suis point entièrement sans embarras sur les véritables vues que la cour de Russie peut s'être proposées proprement par ces démonstrations qu'elle a résolu de faire encore, puisqu'en cas que ce ne dussent être que de simples ostentations, ce serait les pousser aussi sérieusement et aussi loin qu'on se le saurait imaginer. Vous tâcherez donc de me tirer de cet embarras; mais je vous recommande fort de ne pas vous laisser endormir pendant ces moments si critiques par certaines réflexions vagues sur la façon de penser pacifique de l'impératrice de Russie et de la nation, de voir plutôt par vos propres yeux, d'être extrêmement attentif, et de mettre en œuvre tout votre savoir-faire pour vous informer sous main, sans cependant que vous paraissiez inquiet extérieurement, du vrai fond des affaires, desquelles vous me ferez ensuite des rapports solides sur lesquels je puisse tabler et me reposer entièrement.

Federic.

Nach dem Concept.