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3781. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGÆEFFEN A LONDRES.

Potsdam, 29 juillet 1749.

Votre dépêche du 18 de ce mois m'a été rendue. Comme il m'est revenu de nouveau un avis qui me donne tout lieu de soupçonner que la nouvelle que j'ai déjà eue de la résolution que la cour de Russie doit avoir prise de faire entrer un corps d'armée dans la Finlande suédoise, qui y doit prendre quartiers, quoiqu'à ses propres dépens et sans agir hostilement, jusqu'à l'événement de la mort du roi de Suède, sous prétexte de maintenir la liberté de la nation suédoise, [ne soit point mal fondée] — je vous le communique pour votre direction et vous recommande d'être extrêmement vigilant sur tout ce qui pourra l'intriguer à la cour où vous êtes dans un moment aussi critique que le présent. Au surplus, vous pouvez être d'autant plus assuré de l'existence d'un nouveau traité fait entre les deux cours impériales dans le mois de février passé, que j'en ai une copie en mains.1

Federic.

Nach dem Concept.


3782. AU SECRÉTAIRE DIESTEL A COPENHAGUE.

Potsdam, 29 juillet 1749.

La dépêche que vous m'avez faite du 22 de ce mois, m'a été rendue. J'ai tout lieu d'être satisfait de la conduite que vous avez tenue tant à l'égard des ministres de France et de Suède que par rapport à la commission dont je vous ai chargé2 relativement à ce qui se négocie entre eux et la cour de Danemark. Continuez d'agir sur le pied que vous avez commencé; mais, s'il arrivait que cette cour voudrait chicaner le terrain, et que les deux ministres susdits s'avisent de vous presser à parler au ministre de Danemark dans des termes plus forts, gardez-vous bien d'outre-passer les ordres que je vous ai donnés à ce sujet, et n'expliquezvous alors précisément que dans les termes que je vous ai prescrits.

J'attends avec impatience le rapport que vous me ferez sur le dénouement de la négociation de ces ministres. J'ai trop bonne opinion des lumières et du savoir-faire que je connais au sieur Lemaire, pour ne pas être assuré qu'il mènera tout à une heureuse issue et qu'il ne doive empêcher que le Danemark ne soit escamoté à la France pour se lier avec l'Angleterre, et en conséquence avec la Russie, en qnoi je crois qu'il trouvera assez de facilité, puisque je ne saurais m'imaginer que le Danemark veuille oublier ses vrais intérêts au point de préférer les offres de l'Angleterre3 pour jouer gros jeu, aux avantages que la France lui offre sans faire la guerre,4 qui le livrait à des hasards qui pourraient ne lui être aussi favorables qu'il aurait cru peut-être.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Bd. VI, 470.

2 Vergl. S. 8. 9.

3 Vergl. S. 36.

4 Vergl. S. 9 Anm. 1.