<389> a tenue relativement aux affaires du Nord, a fait impression sur lui. Outre qu'il faut amadouer un peu ces ministres, il faut bien leur donner les louanges qu'ils méritent, parcequ'ils se sont si bien comportés dans cette occasion-ci.

Pour ce qui regarde la Russie, je me persuade qu'elle acceptera la proposition qu'on lui fera en conséquence de l'ouverture que le marquis de Mirepoix a faite au duc de Newcastle,1 pour sortir honorablement de l'affaire. En attendant, je m'aperçois, de plus en plus, que la fermeté avec laquelle le ministère de France a parlé aux Anglais, a ébranlé ceux-ci de façon qu'ils en ont craint les conséquences, et que l'appréhension des Anglais a effectué que la Russie a mêlé de l'eau dans son vin.

Quant au Polonais, créature du comte Brühl, qui est arrivé en France, j'ai de la peine à croire que cet homme soit chargé de quelque affaire de conséquence, puisque le comte Brühl ns se fie pas assez aux Polonais pour vouloir leur confier des commissions en France.

Federic.

Nach dem Concept.


4336. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 30 mai 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 19 de ce mois, et c'est avec bien de la satisfaction que j'en ai appris que le dernier traité signé à Copenhague2 est parvenu à sa perfection, par la ratification du traité qu'on y a fait passer.

Il est vrai qu'il y a toute apparence que la Suède n'aura plus rien à craindre de la Russie pendant le cours de cette année-ci ; mais comme c'est principalement à la France que tout le mérite en est dû, parceque les mouvements qu'elle s'est donnés et ses déclarations vigoureuses ont également effectué que les alliés de la Russie ont refusé l'assistance que celle-ci attendait d'eux, — je suis fort en peine de ce que les ministres de Suède indisposeront la France contre eux par les difficultés qu'ils ont faites d'entrer en détail avec le chevalier de La Touche sur les arrangements défensifs qu'on a pris en Suède, et parcequ'on n'a point voulu permettre à celui-ci de passer en Finlande. C'est aussi pourquoi je vous ordonne de représenter de ma part aux sieurs Tessin et Ekeblad que la France n'avait rien désiré à ce sujet qui ne fût fondé dans l'usage entre tous alliés, et que je les priais avec instance de bien penser sur ce qu'ils faisaient à cet égard, afin de ne point indisposer la France et la ralentir dans le zèle qu'elle avait marqué jusqu'ici pour le soutien de la Suède.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 377.

2 Vergl. S. 363.