4216. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Berlin, 31 mars 1750.

J'ai bien reçu votre dépêche du 20 de ce mois. Quant à la déclaration que le ministre de Saxe, le sieur de Suhm, a faite au président de la chancellerie, il est aisé de voir que la cour de Dresde n'a pas osé de s'expliquer à ce sujet de la façon que la Russie a désiré qu'elle devait faire et qu'elle aurait peut-être fait, si la considération pour la France ne l'avait retenue. Au surplus, je suis bien éloigné de croire, comme le comte Tessin, que la Russie voudrait s'apaiser peu à peu ; tout au contraire, je sais par un canal bien sûr, et mes lettres de Russie m'en confirment, qu'il n'est que trop certain que le chancelier Bestushew redoublera ses agaceries et chicanes contre la Suède au point qu'il la mettra au pied du mur, pour l'engager, s'il est possible, à commencer, elle-même, la première le branle, de façon que le ministère de Suède aura besoin de toute la fermeté et de la modération imaginable pour éviter que, par les indignités que ledit Chancelier lui fera, les choses ne soient portées à quelque extrémité.

Federic.

Nach dem Concept.

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