4273. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 25 avril 1750.

Vos rapports du 14 de ce mois me sont bien entrés, et je ne saurais point vous cacher que les mesures que les Suédois ont prises en Finlande, ne me paraissent être point suffisantes pour empêcher, en tout cas, les Russes d'y mettre le pied, s'ils s'étaient proposé d'y pénétrer. La raison qu'ils allèguent en Suède pour laquelle ils ne sauraient se mettre sur une meilleure défensive dans cette province, n'est non plus<355> tout-à-fait valable, puisque sur ce pied-là, et par leurs mauvaises dispositions et arrangements, ils restent toujours à la merci des Russes.

Mais je veux bien vous dire confidemment que je serais assez disposé à croire que c'est leur lésine en Suède qui en est la principale cause, et qu'on ne fait que grappiller les subsides de la France; sur quoi cependant je veux que vous ne vous expliquiez qu'à moi seul immédiatement.

Au reste le maréchal de camp chevalier de La Touche, qui est envoyé par la France pour examiner les arrangements défensifs de la Suède, s'y est acheminé actuellement, homme sage, raisonnable et expérimenté. Je lui ai parlé pendant qu'il s'est arrêté ici,355-1 et vous ne laisserez pas non plus, en son temps, de lui parler confidemment sur tout ce qui regarde la situation présente de la Suède.

Federic.

Nach dem Concept.



355-1 Vergl. S. 339. 340.