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4655. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 30 novembre 1750.

Je viens de recevoir votre rapport du 20 de ce mois. J'ai lieu d'être satisfait de la réponse que vous avez donnée au comte Tessin touchant sa proposition de moyenner adroitement, à l'occasion de l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, un arrangement pour assurer la tranquillité du Nord,1 puisqu'il n'est pas encore décidé si les cours de Vienne et de Londres ont assez d'ascendant sur celle de Russie pour la contenir au point qu'elles voudraient.

Quoi qu'il en soit, je penserai à cette proposition et ne négligerai point de la faire valoir de mon mieux, quoique je ne sache pas répondre du succès qu'elle aura.

Federic.

Nach dem Concept.


4656. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 30 novembre 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 21 de ce mois. Il y a de l'apparence que la cour où vous êtes ira avec plus de précaution dans l'affaire de l'élection d'un roi des Romains qu'elle n'a fait au commencement, où elle paraissait croire que, moyennant les deniers comptants du roi d'Angleterre, l'on parviendrait aisément de brusquer cette affaire; mais l'on s'aperçoit à présent qu'on s'est abusé là-dedans. Je ne doute presque pas que la cour de Vienne ne se voie obligée de venir demander ma concurrence. Le renvoi de deux courriers russes après un grand conseil tenu à Vienne en présence d'un ministre de Russie,2 doit vous animer à tâcher de pénétrer de quoi il s'est agi dans ce conseil. Je soupçonne que c'a été principalement sur mon sujet que les conférences en ont roulé, et que peut-être la cour de Petersburg a demandé à celle de Vienne quel secours elle aurait à espérer de la dernière en cas que je voulusse venger sur la Russie l'avanie qu'elle a faite de rappeler son ministre à Berlin,3 sans qu'il se congédie, circonstance dont les dépêches du département des affaires étrangères vous auront informé.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Rohd hatte dem Grafen Tessin auf dessen Andeutung, vermittelst der Königswahl auf die Haltung des wiener Hofes in den nordischen Angelegenheiten einzuwirken, geantwortet, dass er zweifle „si l'affaire de l'élection pourrait être susceptible d'engager la cour de Vienne à ce qu'il [Tessin] souhaitait, d'autant plus que probablement celle-ci aurait déjà pris ses mesures avec les cours électorales les plus intimes dans sa confiance, pour s'assurer de la pluralité des voix.“

2 Vergl. S. 176.

3 Vergl. S. 165.